Course n Le démocrate Bernie Sanders joue probablement la dernière carte de ses ambitions présidentielles lors des élections primaires de New York demain, mardi, où Hillary Clinton et Donald Trump sont donnés largement favoris. A 74 ans, le sénateur du Vermont a encore rassemblé dimanche des milliers de personnes enthousiastes - 20.000 selon lui - lors d'un meeting à Prospect Park à Brooklyn, Mme Clinton enchaînant de son côté les rencontres à Harlem, dans le Bronx, le Queens, à Brooklyn et Manhattan. Une moyenne des derniers sondages donne à l'ancienne sénatrice de New York 12,5 points d'avance sur Bernie Sanders, à 53,5% des intentions de vote contre 41% dans l'Etat de New York, selon RealclearPolitics. M. Sanders, apôtre d'une révolution politique et grand adversaire de Wall Street, est déjà très en retard sur Hillary Clinton dans la course nationale aux primaires qui, Etat après Etat, va permettre de désigner les deux candidats - démocrate et républicain - à la présidentielle de novembre. Et s'il perd à New York, deuxième Etat le plus important en nombre de délégués derrière la Californie, son retard semble irratrapable. 291 délégués démocrates (dont 44 super-délégués) seront attribués à New York. Une victoire de Mme Clinton l'assurerait à l'inverse de pouvoir voguer tranquillement vers l'investiture de son parti lors de la convention de juillet. Elle a déjà engrangé quelque 1.700 délégués, il lui en faut 2.383 pour obtenir la nomination. Le week-end des deux démocrates a été particulièrement chargé: après un débat houleux avec Mme Clinton jeudi soir, M. Sanders avait fait un voyage éclair au Vatican pour une conférence sur la justice sociale, et brièvement parlé au pape. Mme Clinton s'était envolée pour la Californie pour deux dîners de collecte de fonds avec l'acteur George Clooney. L'accès à sa table et celle du comédien et de son épouse Amal coûtait jusqu'à 353.000 dollars pour un couple, un «montant obscène d'argent», de l'aveu même de George Cloney. Côté républicain, Donald Trump semble assuré de gagner la primaire new-yorkaise où 95 délégués sont en jeu. Une moyenne des derniers sondages lui donne 29 points d'avance, à 52,2% des intentions de vote, contre 23,2% au gouverneur de l'Ohio John Kasich et 17,8% au sénateur texan Ted Cruz, auquel les New-Yorkais n'ont pas pardonné qu'il ait dénigré leurs «valeurs». Depuis sa défaite cinglante dans le Wisconsin le 5 avril, Etat emporté par Ted Cruz qui a encore raflé 23 des 24 délégués du Wyoming, Donald Trump, en tête de la course aux primaires républicaines, s'inquiète de ne pas atteindre la majorité absolue de 1.237 délégués qui lui assurerait l'investiture du parti. Il accuse le parti républicain de vouloir bloquer sa nomination, même s'il arrive en tête, dénonce des règles «truquées» d'attribution des délégués, qui varient dans chaque Etat et ne sont pas entièrement liées au vote des électeurs. Ces règles «sont en place depuis des années», a répété dimanche sur NBC le président du Comité national républicain, Reince Priebus, après que Donald Trump eut menacé d'un mois de «juillet chaud à la convention».