Le président Abdel Fattah al-Sissi et son ministre de l'Intérieur, Magdy Abdel Ghaffar, compte agir d'une main de fer contre ceux qui osent dénoncer leur décision. Dimanche dernier, ils ont promis la fermeté de la police et de l'armée contre les manifestations prévues hier à l'appel de mouvements d'opposition. Plusieurs mouvements ont appelé à manifester contre la politique du gouvernement, notamment ce qu'ils qualifient de rétrocession controversée il y a deux semaines de deux îles de la mer Rouge, Tiran et Sanafir, à l'Arabie saoudite. Les Egyptiens ont vivement réagi à cette annonce faite par le gouvernement égyptien confirmant l'appartenance à l'avenir de ces deux îles aux eaux territoriales saoudiennes. Cette décision n'a pas manqué de susciter un vif débat et des inquiétudes au sein de l'opinion publique égyptienne, étant donné l'importance, sur le plan sécuritaire, de ces deux îles stratégiques. De l'avis de certains experts, les îles sont égyptiennes. Les céder de cette manière signifie la renonciation à une partie de la souveraineté du pays et une atteinte à son intégrité territoriale. Les spécialistes égyptiens du droit international attestent que la question relève de la souveraineté du pays. De ce fait, elle devrait être soumise à un référendum. Mais pour les dirigeants du pays, le dossier est clos réaffirmant que cette décision est le résultat d'un accord sur la délimitation des frontières maritimes, signé cette semaine entre l'Egypte et l'Arabie saoudite durant la visite du roi Salman, après six ans de négociations. Elle serait, selon les autorités égyptiennes, basée sur le décret présidentiel numéro 27 datant de 1990 qui établit les bases de la délimitation de la zone maritime et de la zone économique et dans lequel les deux îles figurent hors des frontières maritimes égyptiennes. Ce qui explique l'intransigeance dont a fait preuve le gouvernement égyptien, signifiant que toute manifestation non autorisée par le ministère de l'Intérieur est interdite. Et ce, depuis 2013. « Je vois qu'il y a des gens qui appellent à nouveau à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de l'Egypte », a lancé le président égyptien lors d'un discours télévisé. « Notre responsabilité est de protéger la sécurité et la stabilité des institutions et je promets aux Egyptiens que personne ne les terrorisera encore, c'est la responsabilité de la police et des forces armées », a-t-il averti. Le ministre égyptien de l'intérieur, Magdy Abdel Ghaffar a, de sont côté, promis que les services de sécurité feront face avec une extrême fermeté à toute action de nature à perturber l'ordre public.