L'Egypte s'apprête à manifester, aujourd'hui, contre la cession de deux îles à l'Arabie saoudite. Les mouvements de l'opposition laïcs et libéraux ont appelé à une marche pour aujourd'hui contre la décision du président Fattah al Sissi de donner en cadeau les deux îles égyptiennes Tiran et Sanafir à l'Arabie saoudite. Cette marche n'a pas été autorisée par le ministère de l'Intérieur mais les jeunes, qui ont mené la révolte populaire de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir, ont exprimé leur détermination pour le maintien de cette marche pour aujourd'hui. Le but de cette marche est de «dénoncer l'atteinte à la souveraineté du pays par la cession de deux îles égyptiennes à l'Arabie saoudite». Le président Abdel Fattah al Sissi et son ministre de l'Intérieur ont promis hier la fermeté de la police et de l'armée à la veille des manifestations prévues à l'appel de mouvements d'opposition. La date d'aujourd'hui est symbolique pour les Egyptiens, puisque c'est un jour férié commémorant la restitution du Sinaï par Israël en 1982. Les manifestants qui refusent la cession de deux îles de leur pays à l'Arabie saoudite ont exprimé leur détermination à militer et braver l'interdiction pour empêcher cette «atteinte à la souveraineté nationale» au bénéfice de l'Arabie saoudite qui profite de la situation en Egypte pour s'approprier ces îles. Or, depuis 2013, toute manifestation non autorisée par le ministère de l'Intérieur est interdite. Depuis quatre jours, la police multiplie les arrestations préventives, notamment lors de rafles dans le centre-ville dénoncées par des ONG et un collectif d'avocats. «Je vois qu'il y a des gens qui appellent à nouveau à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de l'Egypte», a lancé Sissi lors d'un discours télévisé. «Notre responsabilité est de protéger la sécurité et la stabilité des institutions et je promets aux Egyptiens que personne ne les terrorisera encore, c'est la responsabilité de la police et des forces armées», a-t-il averti. «La sécurité et la stabilité de la patrie constituent une ligne rouge et aucune tentative d'y porter atteinte ne sera tolérée», a indiqué le ministre de l'Intérieur Magdy Abdel Ghaffar, menaçant que «les services de sécurité feront face avec une extrême fermeté à toute action de nature à perturber l'ordre public». L'Egypte est, d'autre part, menacée par Daech qui a revendiqué de nombreux attentats dans ce pays. Cette organisation extrémiste a lancé des attentats ciblant l'armée et les forces de sécurité égyptiennes depuis la destitution de l'ex-président Mohamed Morsi lui-même dénoncé par une grande partie du peuple de l'Egypte depuis son appel lancé pour le «djihad» en Syrie. Cette initiative profite aux organisations extrémistes dont une partie serait financée par l'Arabie saoudite.