« L'Algérie est guidée par le souci de protéger sa propre sécurité dans un environnement régional marqué par la persistance et même l'extension de la menace terroriste », indique le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, lors de l'ouverture de cet atelier de deux jours qui réunit, à Alger, des hauts fonctionnaires et des experts dans les TIC, la justice, la police et les services de sécurité. Il s'agit, selon lui, dans cet atelier, de réduire, à défaut d'éliminer, l'usage de l'internet par les groupes terroristes. « Ce qui contribuera à réduire leur mobilité, leur connectivité, leur propagande, la radicalisation, le recrutement et l'affaiblissement de leurs capacités », soutient-il. Les réseaux sociaux et internet, d'après les experts présents à cet atelier, constituent aujourd'hui des vecteurs de communication abondamment exploités par les groupes terroristes dans la propagation de leurs discours et idéologies extrémistes ainsi que dans leurs activités de radicalisation et de recrutement. Messahel a signalé que la lutte contre le cyberterrorisme nécessite la promotion d'une véritable coopération régionale et internationale autour de l'usage d'internet. Dans ce cadre, le ministre a soutenu que l'Algérie a résolument choisi de développer la société de l'information, de promouvoir la connectivité ainsi que l'intégration à l'économie internationale. « Cette politique participe de la dynamique globale de renforcement de la démocratie et l'ouverture sur le monde prônée avec conviction par Abdelaziz Bouteflika, président de la République », souligne-t-il. Partant de ces considérations, ajoute-t-il, l'Algérie estime qu'internet doit rester un espace de dissémination et de partage du savoir et de la connaissance et un instrument de créativité, de rapprochement et de coopération entre les individus, les peuples et les pays. « Dans ce cadre, l'Algérie apportera sa contribution à toute action collective visant à soustraire internet à l'usage criminel des groupes terroristes. Nous pensons que l'élaboration, sous l'égide des Nations unies, d'une charte internationale regroupant des principes consensuels portant sur l'utilisation d'internet, à respecter par tous les Etats et les opérateurs du secteur privé, constituerait une importante contribution à la lutte contre le cyberterrorisme et le crime organisé transnational », assure-t-il, en remarquant que la menace terroriste évolue et s'étend à de nouveaux espaces. Il a observé qu'aucune région et qu'aucun pays ne peuvent valablement se déclarer à l'abri de ce fléau qui n'a ni religion ni frontières, et ne respecte ni les valeurs universelles qui nous unissent et encore moins la sacralité de la vie humaine. « C'est une menace globale qui s'inscrit dans le long terme et exige une réponse globale. Elle nous interpelle dramatiquement aujourd'hui et le fera encore plus demain si nous ne prenions pas ensemble les mesures requises et l'internet aggrave cette menace », dit-il. Un outil exploité, selon lui, avec beaucoup d'ingéniosité et de technicité par les groupes terroristes. « Ces groupes mènent leurs campagnes de radicalisation, plus et mieux, par internet. Ils font leurs communications et l'apologie de leurs crimes par internet. Ils recrutent au sein de différents segments des sociétés par internet. Ils manipulent des finances par internet », déclare-t-il en notant leurs « tribunes préférées » sont les réseaux et médias sociaux, leur cible privilégiée étant une jeunesse vulnérable souvent à la recherche d'ancrage ».