La famille du poète espagnol Federico Garcia Lorca et les pouvoirs publics se déchirent sur le sort à réserver au patrimoine du poète, qui devait être valorisé dans un centre construit à cet effet à Grenade, mais reste entreposé à Madrid, rapportent des médias. Le dernier épisode en date de la querelle s'est joué cette semaine après la décision prise, lundi dernier, par le ministère de la Culture de classer les dessins, manuscrits et lettres du poète dans la catégorie des « biens d'intérêt culturel », empêchant sa vente à l'étranger. La fondation Garcia Lorca, propriétaire des biens et présidée par la petite-nièce du poète et dramaturge, Laura Garcia Lorca, a manifesté, mercredi dernier, son mécontentement, indiquant dans un communiqué « n'avoir été ni consultée ni informée ». L'objectif du classement est d'éviter l'éparpillement de ces trésors et de s'assurer de leur maintien en Espagne, selon le secrétaire d'Etat à la Culture, José Maria Lassalle. La décision intervient alors que depuis des mois, la fondation refuse de transférer les biens au centre Garcia Lorca de Grenade (sud), inauguré en juillet 2015 et destiné à l'origine à recevoir le legs de l'écrivain. Pour expliquer sa résistance, la fondation évoque des désaccords sur la supervision du centre. Le legs de Garcia Lorca, entreposé à la Résidence d'étudiants de Madrid où il vécut, contient plus de 2.000 feuillets manuscrits et 2.000 autres de correspondances, des livres et revues, des œuvres d'art lui appartenant et des dessins signés Garcia Lorca, selon la région de Madrid. Né en 1898, Federico Garcia Lorca, auteur notamment du recueil de poèmes « Romances Gitanes » et des pièces « Yerma » et « Noces de sang », est mort fusillé près de Grenade en août 1936, pendant les premiers jours de la guerre civile (1936-1939).