C'est aujourd'hui qu'est prévue la représentation de la pièce théâtrale La casa de Bernarda Alba à l'auditorium de la Radio nationale Aïssa-Messaoudi, suivie d'une seconde, vendredi prochain, à la salle Ibn-Zeydoun de Riadh El-Feth. L'œuvre ultime de Federico Garcia Lorca a été écrite en 1936. Elle sera présentée, dans sa version originelle et jouée en espagnol, pour la première fois en Algérie par la Campania de Teatro Tribuene de Madrid. La directrice de la compagnie, Irina Kouberskaya qui s'exprimait, hier, lors d'une conférence de presse, animée au siège de l'Institut espagnol Cervantès d'Alger, en présence de la directrice de l'institut, Raquel Romero Guillemas et du co-directeur de la compagnie, Hugo Perez, a indiqué que la pièce sera jouée sans aucune modification dans le texte originel. «L'œuvre n'a pas été adaptée et il n'y a pas eu la volonté de la réadapter. En effet, la pièce ayant un contenu narratif, chargé de symboles et de significations, narre l'histoire de Bernarda Alba qui, veuve pour la deuxième fois à l'âge de 60 ans, décide de vivre un deuil très rigoureux. Le fanatisme religieux, la peur de l'intimité, l'absence de personnages masculins, ainsi que la relation difficile entre les femmes de la maison de Bernarda, constituent le véritable argument de l'œuvre», a-t-elle expliqué. Comme l'affirme la directrice de la compagnie, cette pièce est le fruit de compétences de 13 actrices, en l'occurrence de Carmen Rodriguez de la Pica (Bernarda Alba), Chele Vivares (Poncia), Alejandra Navarro (Angustias), Kararina de Azcarate (Magdalena), Matilde Juarez (Martirio), Ana Peiro (Ameli), Badia Albayat (Adela), Natalia de Azarate (Adela), Maria Valverde (Maria Josefa), Maria Luisa Garcia Budi (Criada), Enriqueta Sancho (Vecina). Elle fera savoir également que ce travail artistique est très soutenu, vu la complexité des personnages et du décor qui «est, en fait, un mélange de peinture (tableaux) et de couleurs dans lequel s'harmonisent ces personnages représentés par des nymphes, des martyrs, soit à moitié nus et des personnages masculins de l'Eglise et des prophètes comme Jesus Cristo, Prometeo, Adan, Pepe El Romano et Arcangel San Miguel. En utilisant un climat tantôt joyeux, tantôt angoissant. Le tout, en se basant sur des voix et un jeu de lumière et de musique qui soutient les expressions des visages qui envahissent les murs blancs de Bernarda Alba, précisera Irina Kouberskaya. Selon la conférencière, la réalisation de cette pièce théâtrale est, en fait, un défi dans le monde du théâtre espagnol du fait qu'elle traite, également de la réclusion et de l'oppression de la femme et il n'est pas facile actuellement de traiter ce genre de sujet», a-t-elle indiqué. De même, ce travail est d'une grandeur poétique très importante, du fait qu'il a inspiré le grand poète et philosophe Federico Garcia Lorca, un porteur de conscience dont les œuvres continuent à être adaptées dans le monde, fera-t-elle savoir, précisant, dans le même sillage que ce travail artistique a été présenté déjà en Russie, en automne et dans le cadre de la semaine saine de Grenade en Espagne. L'intervenante révèlera, par ailleurs, que parmi les œuvres montées par la compagnie, une œuvre très originale sur la culture gitane a connu un succès remarquable en Espagne. La directrice de l'Institut culturel espagnol Cervantès d'Alger, pour sa part, a souligné que cette pièce sera jouée en langue espagnole mais cela ne sera pas un frein pour la compréhension car le langage théâtral qui allie décor, gestuelle et présence scénique des comédiens est un langage universel.