Elles seront délivrées dès aujourd'hui aux concessionnaires agréés retenus. Le ministre du Commerce a procédé hier à leur signature. C'est ce qu'a indiqué hier le directeur général chargé du commerce extérieur, Saïd Djelab, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne. Il a fait savoir que sur les 80 prétendants, 40 ont été retenus après avoir vérifié qu'ils ne figuraient pas dans le fichier national des fraudeurs. La liste reste ouverte, a-t-il précisé. Ces concessionnaires devront se rapprocher dès aujourd'hui des directions du commerce de wilaya pour retirer leurs licences et entamer ainsi la procédure d'importation. La procédure d'importation effective succédera à la domiciliation bancaire préalable. La commission interministérielle chargée de ce dossier a institué la valeur et la quantité d'unités à importer. Annuellement, chaque concessionnaire dispose d'un quota de 15.000 véhicules à importer, avec une valeur plafonnée. Le quota est fixé à 300 unités pour les primo-importateurs. Globalement, c'est le chiffre de 152.000 véhicules qui a été arrêté pour l'ensemble des concessionnaires. Contre 300.000 en 2015. En ce qui concerne la valeur, Djelab a expliqué qu'elle a été plafonnée. La mesure procède du souci de faire baisser les dépenses à l'importation. Selon les explications fournies par le responsable du commerce extérieur, le concessionnaire bénéficiaire de licence est tenu de respecter la quantité qui lui a été accordée et la valeur qui lui est corollaire. Comme il doit s'en tenir à la seule marque mentionnée dans l'agrément. C'est que certains concessionnaires ont formulé des demandes sur des marques qui ne figurent pas dans leur agrément. Selon l'invité de la radio, les importations seront beaucoup plus orientées vers les véhicules dont le prix sera accessible aux citoyens. « Nous ne sommes pas contre les véhicules haut de gamme mais nous avons estimé qu'il est plus judicieux d'importer des véhicules abordables pour le citoyen algérien », a-t-il affirmé. En cas de non-respect des exigences des pouvoirs publics, le contrevenant se verra exclu de la liste des importateurs et la licence lui sera retirée. « Il est également exigé de s'en tenir au type de véhicules spécifiés dans l'agrément », a-t-il ajouté. Exemple : si la licence est accordée pour importer des camions, elle ne pourra pas servir à l'importation de véhicules de tourisme. économie de 2,5 milliards de dollars Selon Djelab, l'importation de véhicules est désormais bien encadrée grâce aux agréments élaborés par le ministère de l'Industrie et des Mines auxquels s'ajouteront aujourd'hui les licences d'importation. L'assainissement de l'activité est l'un des objectifs de ce travail, a-t-il souligné. Il est question également de réduire la facture d'importation des véhicules. « Nous nous sommes fixé l'objectif de rationaliser les dépenses en devises en réduisant la facture d'importation à un milliard de dollars contre 3,5 milliards de dollars auparavant. Donc réaliser une économie de 2,5 milliards de dollars », a-t-il expliqué. Pour y arriver, un contrôle rigoureux est mis en place pour le respect des licences et la conformité des importations. Le premier contrôle se fera en amont dans les banques lesquelles exigeront à l'importateur la licence d'importation et l'agrément pour pouvoir accorder une domiciliation bancaire. Le deuxième contrôle, en aval, sera opéré par les services des Douanes lors du dédouanement de la marchandise. Enfin, le contrôle se terminera par la vérification de la conformité devant être effectuée par les ministères de l'Industrie et des Mines et du Commerce. Les prix seront également contrôlés, a-t-il dit, en prenant en considération les prix à l'international et leur répercussion sur le marché national. « Les concessionnaires seront contrôlés et surveillés sur l'achat et la vente du véhicule ainsi que sur le développement du service après-vente », insiste-t-il. Ainsi, l'ensemble du processus résume un contrat qui sera désormais établi entre l'Etat et le concessionnaire. « Nous ne pouvons continuer à être un marché pour les constructeurs. Les besoins du marché doivent être comblés par une production nationale », suggère Djelab. A la question de savoir si les 40 concessionnaires s'acquittent de leurs charges fiscales, Djelab indique : « Ils le font, mais à des degrés de contribution différents. » Evoquant le marché d'occasion des véhicules, il souligne l'impératif de mieux l'encadrer car il « peut constituer un instrument de régulation du marché ». L'importation de véhicules de moins de trois ans est toujours interdite, rappelle le même responsable.