En l'absence d'alternative aux résolutions du Conseil de sécurité sur le règlement du conflit en Syrie, les chefs de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et américaine John Kerry insistent sur la nécessité de déployer des efforts supplémentaires pour renforcer la trêve dans ce pays, comme prélude à un processus politique. Lors d'un entretien téléphonique, les deux ministres ont examiné les questions de la lutte contre les groupes terroristes en Syrie et le soutien aux négociations intersyriennes à Genève sous l'égide de l'ONU ainsi que les moyens d'associer le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) dans ce processus. Les deux pays se sont engagés à redoubler d'efforts pour aboutir à un règlement politique du conflit, alors que sur le terrain, la violence est à son comble. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a relevé de nombreuses frappes aériennes ayant visé quatre quartiers situés dans le nord d'Alep et des tirs de mortier sur deux zones contrôlées par le régime dans la ville. L'agence officielle Sana a pour sa part indiqué qu'une personne avait été tuée par les tirs de combattants d'un groupe terroriste dans un quartier contrôlé par le régime. Par ailleurs, la proposition russe d'inscrire deux groupes syriens sur la liste des organisations terroristes a été rejetée. Le Royaume-Uni, la France, les Etats-Unis et l'Ukraine ont bloqué cette demande de la Russie à l'ONU qui réclamait d'ajouter deux groupes armés syriens à la liste des organisations « terroristes » et de les écarter du processus de paix syrien, ont rapporté des diplomates. Moscou a demandé que les groupes Ahrar al-Cham et Jaïch al-Islam soient ajoutés à la liste noire des organisations considérées comme « terroristes », en raison de leurs liens avec Al-Qaïda et Daech. Les quinze membres du Conseil de sécurité doivent être unanimes pour placer des organisations sur cette liste et les soumettre à des sanctions. Ce rejet par quatre d'entre eux a donc rendu la requête russe obsolète. Selon un porte-parole de la mission américaine à l'ONU, la tentative russe concernant ces deux groupes qui « sont parties prenantes du cessez-le-feu aurait pu avoir des conséquences néfastes sur la trêve au moment même où la communauté internationale œuvre pour désamorcer la situation. « Ce n'est pas le moment de changer d'orientation, il faut au contraire redoubler d'efforts pour réduire la violence », a-t-il souligné.