Les bombardements intensifs dans certaines villes syriennes, notamment dans la province d'Alep, ont brouillé les cartes et mettent à rude épreuve les efforts de la communauté internationale en quête d'une issue à la crise syrienne. Le regain de violence a réduit à néant les efforts consentis pour faire respecter la trêve, entrée en vigueur le 27 février dernier, et faire avancer les pourparlers de paix fragilisés à l'extrême en raison de l'intransigeance des parties concernées et le retrait de certains participants. La journée de mardi dernier a été meurtrière avec la mort d'au moins 25 personnes dans la province septentrionale d'Alep. Cette région est, depuis une dizaine de jours, la cible de bombardements faisant plus d'une centaine de morts parmi les civils. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au moins deux civils ont été tués, mardi dernier, par des tirs de roquettes rebelles sur des zones contrôlées par le gouvernement dans l'ouest de la ville d'Alep. La même source indique que quatorze civils ont été tués également dans des frappes aériennes. Par ailleurs, cinq secouristes ont perdu la vie dans un raid à l'ouest d'Alep. Ces attaques n'ont pas manqué de susciter l'inquiétude du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. En visite à Vienne, le responsable onusien a déploré le non-respect de la trêve, alors que le ballet diplomatique a pour objectif de faire respecter la cessation des hostilités, pour pouvoir protéger les civils, améliorer l'accès humanitaire et réduire la violence. Des clauses qui sont loin d'être respectées. « L'envoyé spécial de l'ONU, Staffan de Mistura, et d'autres s'efforcent de faire en sorte que la cessation des hostilités se poursuive », a-t-il souligné, tout en saluant la déclaration faite la veille par des dirigeants européens et américains à Hanovre, en Allemagne. Le Conseil de sécurité de l'ONU sera destinataire, cette semaine, d'un exposé rédigé par M. de Mistura. La Russie, qui, à maintes reprises, a exprimé son intention de disqualifier l'opposition politique, est allée plus loin. Elle a saisi, mardi dernier au soir, le Conseil de sécurité de l'ONU pour inclure deux groupes rebelles syriens à sa liste d'organisations considérées comme terroristes. « Moscou a demandé au comité antiterroriste d'inclure les groupes rebelles Ahrar al-Sham et Jaïch al-Islam dans sa liste d'organisations considérées comme terroristes ». C'est ce qu'a annoncé l'ambassadeur russe aux Nations unies, Vitali Tchourkine. Selon le diplomate russe, cette demande a été faite parce que ces groupes activant en Syrie sont étroitement liés aux organisations terroristes, principalement au groupe terroriste Daech et à Al-Qaïda, sous prétexte d'un soutien logistique et militaire.