Cette feuille de route de développement de ces régions devra aboutir à « une plus grande efficience et durabilité de ces systèmes de production », à la « valorisation économique durable des parcours steppiques et de la modernisation des systèmes d'élevage ». La lettre d'orientation du département de Sid-Ahmed Ferroukhi prévoit diverses actions retenues pour l'application de cette nouvelle vision, axée sur l'amélioration de l'environnement, des capacités des professionnels et du cadre réglementaire. Ainsi, cette nouvelle vision donne une importance capitale à l'éleveur qui doit bénéficier d'une « meilleure protection et des conditions de vie à travers son intégration dans les dispositifs de sécurité sociale ». De même pour leurs enfants qui doivent bénéficier « d'une formation » pour la préservation et la modernisation de leur savoir-faire. L'objectif est d'atteindre sept millions d'hectares de parcours d'ici à 2019, à travers cette vision rénovée qui mise sur « la préservation de ces espaces à travers la généralisation de la mise en défens. » Dans ce contexte, ce document recommande une « gestion efficiente » de la mise en défens par « l'implication des organisations des éleveurs, des collectivités locales ainsi que la révision des textes réglementaires y afférent ». Ce document préconise le « développement des cultures fourragères » et « la réduction de la dépendance des systèmes d'élevage à l'importation de l'orge, notamment à travers la valorisation des zones d'épandage de crues (un million d'hectares) ». Il est également prévu « l'intégration de la mise en valeur agropastorale dans le programme de consolidation et d'extension du barrage vert » et la poursuite des actions de réhabilitation et de réalisation des points d'eau pour le cheptel pour atteindre un puits pour 1500 hectares. La complémentarité entre la mise en valeur agricole des terres et les zones de parcours réservées au pâturage est l'une des actions retenues dans cette feuille de route afin « d'éviter les conflits d'usages ». Plusieurs autres actions, dont la mise en valeur des systèmes d'élevage intégrés et intensifs, l'identification des cheptels par le marquage, pour le recensement, le suivi sanitaire et la traçabilité des déplacements, la préservation des races locales et leurs spécificités génétiques, sont également identifiées. L'ouverture de trois nouveaux abattoirs modernes devra être suivie par « leur intégration dans les circuits de vente des éleveurs » pour une meilleure organisation de commercialisation. Sur le plan réglementaire, il est question de « finaliser » le projet de loi spécifique portant gestion des parcours steppiques et présahariens, un instrument juridique indispensable pour la régulation des actions des différents intervenants et exploitants. Relance du barrage vert Le projet du barrage vert sera relancé. La décision vient d'être prise par Sid-Ahmed Ferroukhi, ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Cette relance va se faire à travers la réalisation, par le Bneder, d'une étude de réhabilitation et d'extension du barrage vert. Cette étude vise à « appréhender les menaces qui pèsent sur le barrage vert, évaluer les impacts environnementaux et sociaux de cet investissement, analyser l'apport des différents programmes de lutte contre la désertification qui y ont été menés et à proposer un plan d'action opérationnel permettant la reprise et l'extension de l'ouvrage moyennant une stratégie adaptée au contexte économique, social et écologique qu'impose la réalité d'aujourd'hui », souligne un communiqué du ministère de l'Agriculture. Le plan d'action de ce projet prévoit un certain nombre d'actions dont l'extension de la zone du barrage vert sur plus de 1,7 million d'hectares au niveau de 10 wilayas, la réhabilitation des plantations sur plus de 159.000 ha, l'extension forestière et dunaire sur plus de 287.000 ha, des bandes vertes routières sur 26.000 ha, l'extension agropastorale sur plus de 1,8 million d'hectares et l'aménagement et le développement forestier sur plus de 295.000 ha. Notons qu'une journée d'étude sur le barrage vert sera organisée, demain, à Bousaâda, à l'occasion du 45e anniversaire du lancement de ce projet. Il sera question de la présentation du bilan des réalisations du barrage vert depuis son lancement, les résultats de l'étude et notamment le plan d'action concernant la réhabilitation et l'extension du barrage vert, la validation du plan d'action par les différents acteurs et partenaires (ministères, autorités locales, société civile, professionnels...).