Le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, n'a pas écarté le recours à l'importation des véhicules de moins de trois ans si le besoin se fait ressentir sur le marché. « Cela reste une option », a-t-il indiqué lors d'un point de presse organisé, hier, à la Safex, en marge de la rencontre avec les directeurs de commerce de wilaya consacrée à la présentation du dispositif de surveillance du marché durant la saison estivale et le mois de Ramadhan. Ce serait l'une des éventualités envisagées si le marché s'avère dans l'incapacité d'absorber la demande à la suite des mesures de réduction du quota de véhicules à importer pour cette année. « Nous avons limité de manière drastique l'importation des véhicules cette année. Nous allons d'abord voir quel serait l'impact de cette décision sur le marché et comment la demande va évoluer. A la lumière de ces données, nous déciderons s'il y a lieu de prendre des mesures correctives. » Selon le ministre, il n'y a pas lieu de s'alarmer, car le marché des véhicules « n'est pas perturbé » et « le parc national n'est pas vétuste ». Evoquant les licences d'importation, le premier responsable du secteur a fait savoir que son département a été destinataire de 20 recours émanant des concessionnaires. Des recours légitimes qui feront l'objet d'une attention et d'un examen appropriés. Il soulignera que la commission chargée de l'attribution des licences œuvre à l'instauration de la transparence quant aux critères retenus pour la répartition des quotas. Selon le ministre, satisfaire toutes les demandes formulées pour l'acquisition des licences d'importation engendrera une lourde facture estimée à 11 milliards de dollars. D'où la décision de réduire le contingent de 152.000 unités prévues pour cette année. Il a fait savoir que 83.000 unités ont été réparties entre les 40 concessionnaires retenus sur la base des quotas. Un volume dont la valeur ne dépassera pas, selon les évaluations, la barre d'un milliard de dollars, a-t-il tenu à préciser. D'après M. Belaïb, la démarche du gouvernement répond à la conjoncture économique actuelle. « Nous vivons une situation marquée par une régression des recettes du pétrole. Ce qui fait que personne ne peut nous reprocher la décision de réduction du volume des importations. Dans les années 1990, nous n'avons trouvé personne à nos côtés pour dépasser la crise. Il est donc de notre devoir de prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver les ressources », ajoutera-t-il. Le ministre a ainsi mis l'accent sur le fait que le principe de la liberté de commerce n'est pas touché. Il est question également de mettre de l'ordre dans l'activité. Et d'expliquer que la politique du gouvernement consiste à faire accompagner l'importation de véhicules d'un engagement d'investissement, soit dans la pièce détachée et pourquoi pas dans la fabrication de véhicules. Par ailleurs, M. Belaïb a annoncé que de nouveaux produits seront introduits dans la liste soumise aux licences d'importation, citant, à titre d'exemple, la céramique.