S'exprimant lors du débat du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Hammou a fait savoir que la production locale représente aujourd'hui 45% du marché du médicament national. Par rapport à l'année 2014, le même responsable a souligné que la part des produits importés a chuté de 4,435% pour l'ensemble des opérateurs, aussi bien privés que publics, alors que celle des médicaments conditionnés a baissé de 61,563%. Il a indiqué que l'objectif est d'atteindre une ouverture du marché à hauteur de 70% et pourquoi pas passer à l'exportation à grande échelle. Un pari qui semble possible. Des certificats de produit pharmaceutique (CPP), préalables à l'exportation de médicaments exigée par l'autorité du pays de destination, conformément aux recommandations de l'OMS, sont délivrés aux producteurs locaux en vue d'enregistrer à l'étranger les médicaments et dispositifs médicaux produits localement dans la perspective de leur exportation. En termes d'investissement dans le domaine de l'industrie pharmaceutique, les choses bougent d'une manière significative. En effet, la situation au 31 décembre 2015 fait état de l'existence de 246 projets dont 61 au stade initial, 31 au stade avancé et 4 en cours de validation du process alors que les nouveaux projets sont de 150. Par ailleurs, le nombre de médicaments enregistrés en 2015 est de 4.269 (après assainissement de la nomenclature) dont 54% de produits fabriqués localement. Hammou a rappelé que 143 unités de production pharmaceutique sont opérationnelles, justifiant ainsi l'essor qu'a connu la production nationale ces dernières années. Evoquant la facture globale des produits pharmaceutiques, il a affirmé que celle-ci est de l'ordre de 3.076.827.965 milliards d'euros. Il a précisé que la facture de médicaments représente 91% de la facture globale des produits pharmaceutiques, soit 2.792.466.956 milliards d'euros. Toutefois, la facture globale d'importation de produits pharmaceutiques a, et pour la première fois, baissé de 7%, soit 132.541.208,50 d'euros. La part de la fabrication locale de médicaments représente 44,98% contre 54,57% pour l'importation et 0,45% pour le vrac. En matière de maîtrise de la facture d'importation, il a été procédé à l'élargissement en 2015 de la liste des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux destinés à la médecine humaine de 117 produits fabriqués en Algérie et interdits à l'importation. Pour sa part, le directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux, Mohamed Ayad, a indiqué que dans la cadre de la promotion de la production nationale, la PCH a élaboré un cahier des charges interdisant l'importation des produits fabriqués localement. Il a rassuré que la Pharmacie centrale dispose d'un stock de sécurité à même de couvrir une période de quatre mois. Ayad a soutenu que la conjoncture économique n'a pas engendré de restriction sur l'approvisionnement, notamment en ce qui concerne les médicaments destinés à la cancérologie. Il a fait savoir que les achats de la pharmacie en 2015 ont avoisiné les 62,9 milliards de dinars. Entre 2014 et 2015, précise-t-il, le montant des achats des produits a diminué de plus de 1,5 milliard de dinars. Le chiffre d'affaires de la PCH a atteint 75 milliards de dinars en 2015. Le même responsable a reconnu qu'il est difficile d'assurer en même temps la mission de service public et l'obligation de résultat. Comme il a reconnu que l'acquisition des médicaments n'est pas une mission facile pour certaines gammes. « Nous n'arrivons pas à avoir facilement des produits de niche. Ils ne sont plus fabriqués ou peu par les laboratoires », a-t-il indiqué, non sans souligner qu'« avant de parler de pénurie, il serait plus approprié de connaître les véritables raisons qui font que la pharmacie n'arrive pas à avoir ce type de médicaments facilement ».