Les parties en conflit au Yémen sont proches d'un accord. L'avancée est confirmée par l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed. Ce dernier a fait état d'importants progrès dans les négociations qui ont déjà donné lieu à l'élaboration d'une feuille de route. C'est également l'avis de certains diplomates qui déclarent n'avoir pas vu un tel élan vers la paix depuis un an et demi. Selon le médiateur de l'ONU, les parties progressent vers une entente générale incluant les attentes et les visions des parties engagées dans les négociations. « Les discussions sont devenues plus sensibles et plus délicates, ce qui nous rapproche d'un accord global », a-t-il déclaré. Entamées le 21 avril dernier et interrompues à plusieurs reprises, les négociations directes entre le gouvernement et les rebelles chiites houthis ont repris, lundi dernier, après près d'une semaine d'interruption. La reprise a eu lieu à la faveur des garanties régionales et internationales obtenues par la délégation gouvernementale. Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Abdel Malak al-Mekhlafi, chef de la délégation gouvernementale, a promis le jour même de faire des concessions pour favoriser le retour de la paix dans le pays. Mardi dernier, les discussions ont porté sur des questions militaires et sécuritaires, notamment les retraits et les mouvements des troupes. « Nous travaillons actuellement à surmonter divers obstacles et à aborder des détails sur un mécanisme d'application », a souligné l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, le Mauritanien Ould Cheikh Ahmed. Les diplomates se félicitent des progrès enregistrés. « Nous sommes à un stade où les parties doivent faire des choix difficiles et des compromis pour parvenir à un accord de paix », ont-ils souligné. Le gouvernement insiste sur l'application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité qui impose aux rebelles le retrait des territoires qu'ils occupent depuis 2014, dont la capitale Sanaâ, la restitution des armes saisies et la remise des établissements publics à l'Etat. Pour se conformer à cette exigence, les Houthis réclament de leur côté la mise en place d'un gouvernement de transition consensuel. Ils ont prévenu qu'en l'absence d'un règlement, leur mouvement formerait un gouvernement à Sanaâ. Selon certaines sources, le médiateur de l'ONU aurait, dans le souci de rapprocher les deux positions, proposé « un gouvernement de salut national ». Ce dernier devrait être formé sur une base consensuelle et inclusive et remplacera l'actuel gouvernement.