Après plusieurs suspensions, en raison de l'absence de progrès, les pourparlers de paix sur le Yémen semblent connaître un déblocage. Et ce, suite aux discussions qu'a eues le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, à Doha avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, au terme desquelles il a demandé à la délégation gouvernementale de retourner à la table des négociations avec les rebelles houthis à Koweït. L'émissaire des Nations unies, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, avait plaidé pour la reprise des négociations hier. C'est également l'aspiration du secrétaire général de l'ONU. Il a qualifié les négociations organisées à Koweït de cruciales pour la paix au Yémen. « Un accord de paix aiderait les Yéménites à soigner les blessures de la guerre et à envisager un avenir meilleur », a-t-il souligné. Mardi dernier, la délégation du gouvernement avait suspendu sa participation aux négociations en menaçant de les quitter, en raison du refus des rebelles de respecter leurs engagements. Cette obstination a, de l'avis des responsables yéménites, miné les négociations entamées il y a à peine un mois. Elle a donné au médiateur de l'ONU une dernière chance pour exiger des rebelles le respect des résolutions du Conseil de sécurité. Exigeant l'engagement des rebelles, le ministre yéménite des Affaires étrangères et chef de la délégation gouvernementale, Abdel Malak al-Mekhlafi, avait demandé à l'émissaire spécial de l'ONU d'établir un document signé par les rebelles dans lequel ils reconnaissent les références de base des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Les garanties régionales et internationales sur l'acceptation des questions de référence ont encouragé la délégation du gouvernement à reprendre les négociations. Le gouvernement yéménite insiste sur l'application de la résolution 2216 qui engage les rebelles à remettre les armes lourdes et quitter les positions conquises par leurs milices depuis 2014. Pour l'ONU, les parties en conflit sont plus que jamais appelées à surmonter leurs divergences en raison de la situation humanitaire qui se détériore gravement de jour en jour. Selon un responsable de l'ONU, 13 millions de Yéménites ont besoin d'aide humanitaire, 7,6 millions souffrent d'insécurité alimentaire en raison de l'escalade de violences armées qui a contraint plus de 2,5 millions de Yéménites à fuir le pays. La situation s'aggrave sans pour autant susciter l'intérêt de la communauté internationale. C'est ce qui explique l'intérêt de toutes les parties concernées gouvernement ou rebelles houthis à faire preuve de souplesse. Elles veulent saisir cette opportunité pour sortir le pays de cet engrenage qui a déjà fait 9.000 morts dont 3.200 civils.