La délégation du gouvernement yéménite a suspendu hier sa participation aux pourparlers de paix interyéménites à Koweït, a indiqué Abdel Malak al-Mekhlafi, ministre des Affaires étrangères. M.al-Mekhlafi qui conduisait la délégation du gouvernement yéménite, a expliqué que les rebelles houthis avaient «sapé les fondements» des pourparlers, un mois après leur lancement, en revenant sur leur acceptation des «questions de référence» convenues sous l'égide du médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Ahmed Cheikh. «J'ai demandé à l'émissaire de l'ONU de ne plus permettre aux rebelles de faire perdre davantage de temps (...) et de les amener à se conformer aux questions de référence avant de reprendre les discussions», a-t-il ajouté. Selon des sources proches des négociateurs, des discussions prévues hier ont été annulées après l'annonce du retrait de la délégation gouvernementale. Celle-ci avait déjà suspendu sa participation le 7 mai avant de reprendre les discussions. Les «questions de référence», à la base des pourparlers entamés le 21 avril à Koweït, sont la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU et les décisions afférentes, les résultats du dialogue national interyéménite et l'initiative du Golfe, a rappelé dimanche le médiateur onusien. Adoptée en avril 2015, la résolution 2216 ordonne le retrait des rebelles des territoires conquis par la force depuis 2014 et la restitution des armes lourdes à l'Etat. De profonds désaccords persistent entre les belligérants. Les rebelles exigent la formation préalable d'un gouvernement de transition consensuel qui traitera la résolution 2216 alors que le gouvernement rappelle qu'il représente toujours l'Etat, selon des sources dans les deux camps. Par ailleurs, les protagonistes s'accusent mutuellement de ne pas respecter une trêve des combats décrétée le 11 avril.