Les pourparlers de paix concernant la Syrie ne reprendront pas avant deux ou trois semaines. C'est ce qu'a indiqué, jeudi dernier, l'émissaire de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura, au Conseil de sécurité. Il aspire néanmoins à regrouper toutes les parties en conflit dans le cadre d'une nouvelle session de pourparlers dans les plus brefs délais. Le diplomate onusien a insisté, lors de son compte rendu au Conseil de sécurité, sur l'application du cessez-le-feu et la livraison de l'aide humanitaire avant une reprise de ces négociations entre le gouvernement syrien et l'opposition armée. Selon des diplomates présents lors de ces consultations à huis clos, M. de Mistura a fait savoir que le niveau général de violence avait baissé, mais que dans de nombreux endroits la cessation des hostilités, instaurée officiellement fin février, n'existait que sur le papier. Au sujet de l'accès humanitaire, il a affirmé que l'ONU a besoin de garanties de sécurité pour pouvoir procéder aux largages d'aide par avions envisagés. « De nombreux civils risquent de mourir de faim en Syrie si l'aide humanitaire ne parvient pas rapidement dans plusieurs localités, notamment à Daraya et Mouadamiya (près de Damas) ainsi que Kefraya et Foua », a souligné l'émissaire de l'ONU. Sur le terrain, des forces américaines déployées en Syrie sont présentes sur le front aux côtés des combattants kurdes qui mènent une offensive dans la province de Raqa contre le groupe terroriste Daech. C'est ce qu'ont indiqué, jeudi dernier, des commandants des Forces démocratiques syriennes (FDS) formées principalement de combattants kurdes. « Les forces américaines participent à cette opération aux côtés des FDS », a déclaré le commandant Hawkar Kobané. Pour rappel, les forces soutenues par les Etats-Unis en Irak et en Syrie ont intensifié, jeudi dernier, leurs opérations contre le groupe terroriste Daech. Des sources militaires indiquent que les combats semblent se concentrer contre Daech dans la province de Raqa (nord-est) où se poursuit une offensive terrestre lancée, mardi dernier, par une alliance de forces arabo-kurdes avec l'appui de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Cette alliance des Forces démocratiques syriennes (FDS) vise à chasser Daech du nord de la province de Raqa, dont le chef-lieu éponyme est considéré comme la capitale du groupe terroriste. A la faveur de l'offensive, la plus importante jamais lancée contre Daech en Syrie, les combattants des FDS avancent lentement dans les champs agricoles et les villages au sud de la ville d'Aïn Issa, située à 60 km au nord de ville de Raqa et aux mains des forces kurdes. Ils ont « libéré cinq villages dont ceux de Fatsa, Namroudiya, Wasta, et quatre champs », selon un communiqué des FDS. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les FDS bombardent les positions de Daech près d'Aïn Issa, tandis que les avions de la coalition mènent des frappes sans arrêt. Au Pentagone, le porte-parole, Peter Cook, a affirmé que « les militaires américains en Syrie avaient une mission de conseil et d'assistance » auprès des FDS, et pas une mission de combat. « Ils ne mènent » pas ce combat contre le groupe Daech, mais « ils soutiennent ceux qui (le) mènent », a-t-il dit. Ils « ne sont pas sur la ligne de front », a-t-il également affirmé. Les Etats-Unis ont annoncé il y a quelques semaines le déploiement de quelque 250 militaires américains supplémentaires, pour compléter les rangs des dizaines de membres des forces spéciales déployés dans le nord syrien depuis des mois.