La particularité cette année, la FIA qui enregistre la participation de 810 exposants, dont la moitié représente 33 pays du globe, n'aura pas d'invité d'honneur. Pour cette édition, ce statut d'invité d'honneur est octroyé aux représentants d'entreprises importatrices africaines qui viendront visiter la 5e édition du salon Djazaïr-Export qui se déroulera en même temps que la FIA, à savoir du 28 mai au 2 juin. Un stand d'une superficie de 2.540 m2 est réservé à 180 entreprises nationales qui exposeront des produits dans la perspective de les placer sur le marché africain, avec le concours de la Banque arabe du développement économique en Afrique (BADEA) qui, à cette occasion, offre des lignes de crédit au profit des importateurs africains. Dédier cette édition de la FIA aux exportations vers l'Afrique renseigne, selon l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), sur la volonté « du gouvernement » à impulser les exportations vers le continent noir. Cependant, l'Anexal, par la voix de son président Ali Bay Nasri, soutient que la volonté à elle seule ne suffit pas pour pouvoir se frayer un chemin sur le marché africain loin « d'être vierge en termes d'importations ». Selon lui, l'Algérie devra s'armer de moyens et d'outils lui permettant de faire face à la concurrence et « au lobby » existant dans les pays d'Afrique. Du coup, le président de l'Anexal a cité, à titre indicatif, la Chine très présente avec des produits compétitifs. « Pénétrer le marché africain demeure difficile surtout en absence d'outils », a-t-il souligné. Pour y arriver, Bay Nasri a indiqué que l'Algérie devra engager « comme première action la signature d'accords avec les pays africains pour des droits de douanes avantageux pour notre pays. Sinon, toute opération d'exportation ne peut être que sporadique et conjoncturelle ». Encore faut-il, a-t-il ajouté, mettre en place les moyens nécessaires pour la promotion du produit algérien, prônant l'ouverture des comptoirs et des bureaux de liaison non seulement en Afrique, mais aussi dans les autres continents. Seule manière de promouvoir la production nationale à l'international. L'accompagnement des banques algériennes est également, de son point de vue, impératif. « Les pays africains sont des pays à risque. Nous devons avoir une bonne maîtrise de la finance », a-t-il recommandé. S'agissant de l'intervention de la BADEA, Bay Nasri a fait observer que les conditions d'accès aux crédits accordés par cette banque sont « difficiles », d'autant que celle-ci « exige des garanties de solvabilité ». Il a informé, dans la foulée, que la BADEA ne finance pas les produits de consommation courante, mais des investissements et des structures. La réglementation de change, un obstacle pour les exportateurs Selon Ali Bay Nasri, la cellule d'écoute installée au niveau du ministère du Commerce a pris en charge un nombre de préoccupations soulevées par les exportateurs. Il a fait savoir qu'à travers les cinq réunions déjà tenues, la cellule a reçu une cinquantaine d'opérateurs. Parmi les points réglés, il a cité la facilitation du dépôt de dossier du Fonds spécial pour la promotion des exportation (FSPE) et la prise en compte des retards quand « ces derniers sont logiques et raisonnables », la mise en place au niveau du registre du commerce d'un code d'activité pour le centre de recherche au profit des opérateurs privés et la mobilisation des zones de stockage au niveau des ports. L'interdiction de l'exportation des produits du terroir subventionnés a été levée, mais avec un engagement de paiement du différentiel de la subvention. Il reste à régler, par contre, selon le même interlocuteur, l'adaptation de la réglementation inhérente au change avec ce qu'il se passe dans le monde. « Cette réglementation n'est pas à niveau et pénalise les exportateurs », a-t-il dit ajoutant : « nous avons demandé l'allégement des délais de rapatriement. Cette préoccupation a été prise en charge par le comité et la primature mais, malheureusement elle n'est pas acceptée par le Conseil de la monnaie et du crédit ». Les exportateurs demandent également de revoir à la hausse la quote-part de la devise en l'augmentant surtout dans la phase de démarrage à 50%, contre 20% actuellement.