Comment faire profiter le secteur agricole des résultats de la recherche scientifique et de l'innovation pour la promotion et le développement des filières stratégiques retenues dans le plan d'action du gouvernement ? Telle est la problématique à laquelle doivent répondre les participants à la journée thématique de réflexion sur les sept filières agricoles et agroalimentaires, organisée, hier, à l'Institut national de recherche agronomique d'Algérie (INRAA) à Alger, par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Sur la base du programme 2016-2019 du secteur agricole, les participants (chercheurs, cadres du secteur agricole, des organisations professionnelles et interprofessionnelles, opérateurs économiques), répartis en sept ateliers spécialisés, en l'occurrence les filières pomme de terre, tomate industrielle, lait, blé dur, viandes rouges bovines, économie forestière et viandes rouges ovines, auront à proposer les modalités de mise en place de réseaux permettant de développer une synergie réelle entre les compétences scientifiques et techniques, et les acteurs du monde agricole et agroalimentaire. Ces réseaux auront pour mission de définir des projets de recherche appliquée et de recherche et développement répondant à la demande réelle du secteur. Les réseaux auront, également, à définir les modalités du soutien que les enseignants-chercheurs et les chercheurs permanents seront en mesure d'apporter à la mise en place des pôles agricoles intégrés dans les différentes régions du pays, en impliquant les universités dans le développement du secteur agricole. Notre sécurité alimentaire dépend de notre capacité à assurer une modernisation rapide de notre agriculture et à garantir le développement de flux réguliers d'innovations vers les agriculteurs, les éleveurs et les opérateurs de l'industrie agroalimentaire. Cela signifie que le système national de recherche doit être mieux coordonné et qu'il faut agir pour décloisonner le travail des différents acteurs. C'est ce qui est attendu, dans un premier temps, par la mise en place et le développement de réseaux autour de thématiques ciblant les filières, dont le développement constitue un objectif national stratégique. Parmi les objectifs spécifiques de ces réseaux, il y a lieu de citer la création d'une synergie entre les différents acteurs concernés par les réseaux thématiques et la diffusion d'informations scientifiques et techniques et le transfert de savoir et d'innovation entre le secteur de la recherche et le secteur socioéconomique. Cette rencontre s'inscrit, d'ailleurs, dans le cadre de la loi n°15-21 du 30 décembre 2015 sur la recherche scientifique et le développement technologique. Le secteur de l'enseignement supérieur est désormais appelé à collaborer avec tous les secteurs, en vue de les faire bénéficier de la recherche appliquée en créant des partenariats entre le secteur économique et la recherche scientifique en vue de valoriser les résultats de cette recherche en l'appliquant sur le terrain. « Dans les pays développés, 80% de la recherche se fait dans les entreprises, contrairement à l'Algérie où la recherche se fait globalement dans les universités », a indiqué le ministre de l'Enseignement supérieur, Tahar Hadjar. Les universités doivent se préparer, selon lui, à cette nouvelle ère de développement de la recherche et à mettre en place des plans à long terme en relation avec l'économie de la région, comme c'est le cas de la wilaya d'Oran devenue pôle industriel dans l'automobile ou encore Blida dans l'agroalimentaire. Pour Sid-Ahmed Ferroukhi, l'objectif de la recherche est de construire ce mécanisme (le réseau) qui permettra l'amélioration de la production quantitative et qualitative ainsi que la productivité. « Nous espérons que ces réseaux aient des projets concrets autour desquels se mobiliseront toutes les capacités humaines et matérielles », a-t-il annoncé. « Cent pôles agricoles ont été recensés dans 600 communes de dimension nationale, comme c'est le cas de la commune de Aïn Abid dans la wilaya de Constantine pour ce qui concerne le blé », a rappelé le ministre. Il est à noter que pour chaque filière agricole, il est un objectif global et un objectif spécifique.