Les forces irakiennes se sont engagées dans la plus grande des batailles pour déloger le groupe terroristes Daech de Fallouja, ville symbole et première à tomber aux mains du groupe en janvier 2014. L'assaut a été donné hier, tôt le matin, une semaine après le début d'une offensive destinée à reprendre ce bastion situé à seulement 50 km de Baghdad. L'unité de combat la mieux entraînée d'Irak, les forces du gouvernement, sont entrés dans la ville de Fallouja par trois directions avant l'aube. « Les forces du service du contre-terrorisme (CTS), la police (de la province) d'Al-Anbar et l'armée irakienne ont commencé à entrer dans Fallouja par trois directions vers 04H00 (01H00 GMT) », a précisé le général Abdelwahab al-Saadi, commandant de l'opération. Selon le même responsable, il y a une résistance de la part de Daech, mais cela n'a nullement affecté l'engagement des forces d'élite du CTS qui ont mené des assauts sur plusieurs villes d'Irak reprises aux terroristes ces deux dernières années, avec le soutien aérien de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Selon le porte-parole de la coalition internationale, le groupe Daech a subi de lourdes pertes depuis le début de l'offensive qui s'est soldée par la mort de 70 combattants. L'armée américaine estime que de 500 à 700 hommes du groupe terroriste se trouvent toujours dans cette ville irakienne, où la coalition dit avoir mené une vingtaine de frappes aériennes, ces derniers jours, en soutien aux forces irakiennes. La reprise de Fallouja est, avec celle de Mossoul et de Raqa en Syrie, le grand objectif de la coalition internationale. A Mossoul, les forces kurdes irakiennes ont lancé, dimanche dernier avant l'aube, une offensive à une trentaine de kilomètres à l'est de la cité. De source militaire kurde, on indique que l'objectif consiste à augmenter la pression sur Daech. Dix heures après le début de l'opération, à laquelle prennent part 5.500 combattants, trois villages avaient été repris par les forces kurdes. Cette offensive sur plusieurs fronts suscite une profonde inquiétude concernant le sort de milliers de civils pris au piège et utilisé comme bouclier par le groupe terroriste. Environ 50.000 civils sont coincés à Fallouja et manquent de nourriture, d'eau potable et de médicaments. Craignant de nouvelles vagues de déplacés, le Conseil norvégien pour les réfugiés NRC a rappelé que depuis le début de l'offensive, la semaine passée, environ 3.000 personnes ont pu sortir des banlieues épuisées, effrayées et affamées, alors que des milliers d'autres restent bloquées sans aide ni protection. Dans la capitale irakienne, Baghdad, onze personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans trois attentats à la bombe perpétrés hier. L'attaque la plus meurtrière a frappé un marché aux alentours de 09H00 locales (06H00 GMT), tuant sept personnes. Dans le quartier majoritairement chiite de Sadr City, au nord de Bagdad, au moins deux personnes ont été tuées dans l'explosion d'une moto bourrée d'explosifs. Par ailleurs, à Tarmiya, une localité dans la banlieue nord de la capitale irakienne, l'explosion d'une voiture piégée dans un quartier résidentiel fermé réservé aux employés d'un complexe industriel a fait au moins deux morts et dix blessés. Les attentats n'ont pas été revendiqués, mais de l'avis des experts, ce ne sont qu'une riposte à l'assaut mené à Fallouja. En Irak, les groupes terroristes ne contrôlent plus que 14% du pays contre 40% en 2014.