Exode n Des centaines de civils ont fui, hier, le secteur de Fallouja, dans le centre de l'Irak, alors que la coalition internationale appuie des offensives contre le groupe Etat islamique (EI) dans cette ville et dans la province de Raqqa, en Syrie. La coalition menée par les Etats-Unis a intensifié ses raids, affirmant avoir tué le chef des djihadistes à Fallouja, une ville située à 50 kilomètres à l'ouest de Bagdad et que les forces irakiennes soutenues par la coalition tentent de reprendre à l'EI. «Nous avons tué plus de 70 combattants ennemis, y compris Maher Al-Bilawi, qui était le commandant des forces de l'EI à Fallouja», a déclaré, hier, le colonel américain, porte-parole de la coalition. Il a indiqué que la coalition avait procédé à plus de 20 bombardements par air et à l'artillerie dans cette zone, ces quatre derniers jours. Les forces irakiennes ont lancé, depuis lundi, une offensive pour reprendre Fallouja tenue par l'EI depuis 2014. Elles ont atteint trois ponts menant à la ville, a déclaré un commandant irakien. Mais elles ont rencontré «une résistance dans les banlieues», le groupe djihadiste ayant recours «aux voitures piégées, aux attaques-suicides et aux tireurs embusqués». Des centaines d'Irakiens ont fui, hier, le secteur de Fallouja avec l'aide des forces gouvernementales selon des responsables. L'ONU avait indiqué jeudi que 800 personnes avaient réussi à fuir Fallouja depuis le début de l'offensive, estimant que 50 000 civils y vivaient encore dans des conditions dramatiques, la nourriture étant «rare» et les «médicaments épuisés». En Syrie, la coalition a également intensifié ses frappes contre l'EI dans la province de Raqqa en appui à un assaut terrestre majeur de forces arabo-kurdes (FDS) lancé mardi. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 150 raids auraient été menés en trois jours dans la province de Raqqa. Mais le colonel Warren a qualifié ce chiffre d'«inexact». D'après le site de la coalition, 83 raids ont été menés en Syrie et en Irak depuis le lancement des offensives à Fallouja et dans la province de Raqqa. En Irak comme en Syrie, la communauté internationale s'inquiète du sort des civils pris au piège dans les combats. Le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté, hier vendredi, du désastre humanitaire en Syrie, où plus de 280 000 personnes ont été tuées et des millions jetées sur les routes depuis 2011. Selon le chef des opérations humanitaires de l'ONU, le nombre de civils syriens assiégés par les forces du régime ou par divers groupes armés en Syrie a augmenté de 75 000 pour atteindre 592 700 personnes. «Ces chiffres sont choquants, car ils montrent la nette détérioration de la situation des civils, alors même qu'une cessation des hostilités est en place en Syrie depuis fin février», a déclaré M. O'Brien au Conseil de sécurité par vidéoconférence depuis Genève. Même si l'alliance arabo-kurde exclut dans l'immédiat un assaut contre la capitale provinciale Raqqa, le plus important fief de l'EI en Syrie, les civils cherchent à la quitter mais en sont empêchés par l'EI, selon l'OSDH. Environ 300 000 personnes vivent dans la ville de Raqqa, où l'EI utilise les civils comme «boucliers humains» selon les FDS.