Après la Caisse nationale des retraites en 2015, c'est au tour de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) de s'initier à la langue amazigh. En coordination avec le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), un forum de formation et d'information a débuté, hier, au profit d'une centaine de formateurs de la Caisse. Placé sous le slogan « tamazight, une passerelle de communication », ce forum, qui s'étalera sur deux jours, s'inscrit dans le cadre de la promotion de cette langue au niveau des structures de la Cnas en tant que service public par excellence. Forte de ses 800 structures réparties à travers le territoire national, la Cnas est présente même dans les villages les plus reculés. Ce qui favorise la promotion de la langue amazigh, langue nationale et officielle. Le représentant du Premier ministre, Seif El Hak Cheurfa, a salué cette initiative qui renseigne, a-t-il dit, sur l'usage effectif de tamazight dans les pratiques institutionnelles. En se référent au message du président de la République du 16 avril dernier à l'occasion de la Journée du savoir, il a souligné que tamazight fait partie de notre identité nationale, au même titre que la langue arabe et l'islam. Et sa promotion consolidera l'unité nationale. Il faudra se baser, a-t-il dit, sur des méthodes scientifiques pour rehausser tamazight en tant que langue et culture au sein de la société algérienne. C'est dans cet esprit que s'inscrit l'action de la Cnas, a souligné son directeur général, Hassan Tidjani Heddam. Il a fait savoir qu'il s'agit là « d'un début » pour toucher ensuite l'ensemble des agents de la Cnas au nombre de 24.000. « Nous avons veillé à simplifier la langue de communication pour répondre aux préoccupations des citoyens dans la perspective de renforcer les liens entre le citoyen et l'administration », a-t-il indiqué. Pour sa part, le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, a affirmé qu'un travail est en train de s'effectuer pour la réalisation d'un glossaire en tamazight. Il espère que les autres institutions emboitent le pas à la Cnas, révélant que deux institutions ont déjà manifesté leur intérêt. Il s'agit, a-t-il précisé, du ministère de la Justice et de celui des Moudjahidine. « Notre mission est de s'impliquer davantage dans l'affirmation de tamazight en tant qu'outil moderne contribuant à la cohésion sociale et au développement et à l'innovation scientifique, littéraire et culturelle », a-t-il dit, ajoutant que « la nouvelle constitution rehausse la place de tamazight dans l'échiquier institutionnel national ». « Elle vise l'ancrage de tamazight sur le terrain de la recherche, sa promotion, son rayonnement sur l'ensemble du territoire national. Aujourd'hui donc, c'est le début d'une phase ardue, plus subtile », dira-t-il. Une phase qui nécessite, selon lui, « une démarche intelligente, précautionneuse et réfléchie ». Par ailleurs, il y a lieu de souligner qu'à l'approche du mois sacré, la Cnas a lancé, hier, une campagne de sensibilisation qui s'étalera jusqu'au 5 juin dans le cadre de la prévention du diabète.