à compter de l'année 2017, l'Algérie n'aura plus besoin de recourir à l'importation de ciment pour couvrir le besoin national, dans la mesure où elle arrivera à l'autosuffisance d'ici la fin de l'année en cours. « La bataille de la production de ciment est terminée », a annoncé, hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb. Présidant la cérémonie de signature de deux protocoles d'accord entre le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) et l'équipementier chinois CBMI, filiale du groupe Sinoma, pour la construction de deux nouvelles lignes de production de ciment, le ministre a fait savoir qu'avec la progression de la production qui atteindra, selon les prévisions, 23 millions de tonnes par an à l'horizon 2019 sans compter les réalisations du secteur privé, l'Algérie sera en mesure non seulement de couvrir ses besoins en ciment, mais aussi d'engager des excédents de production qu'elle devra orienter vers l'exportation. « Nous attendons une progression de la production nationale de 4 millions de tonnes à la fin de 2016, ce qui substituera totalement aux importations », a-t-il souligné faisant savoir que les deux unités de production de Aïn El Kebira, à Sétif, et celle de Chlef entreront en production dès l'année prochaine. Il est à noter que Gica a atteint un record historique de production de ciment en 2015. Pour des prévisions de 11.617.500 tonnes, la production des 12 cimenteries du groupe s'est établie lors de cet exercice à 12.143.557 t, soit une augmentation de 5% par rapport à 2014. Les deux contrats signés avec le partenaire chinois viendront renforcer cette performance. Selon Bouchouareb, le partenaire chinois est appelé à devenir coproducteur en vue de rehausser l'intégration locale du produit national. Il a, sur la lancée, présenté les grands axes de partenariat, citant entre autres le développement de niches de ciments pétroliers, de la sous-traitance locale, l'intégration de la dimension environnementale au niveau des cimenteries... Concernant le détail des accords signés, il faut savoir que le premier porte sur la réalisation d'une ligne de production à la cimenterie de Zahana, à Mascara, d'un montant d'investissement de 38 milliards de dinars. En vertu de ce contrat, le partenaire chinois s'engage à réaliser dans cette usine, d'une capacité nominale de un million de tonnes de ciment par an, une nouvelle ligne de production de 1,5 million de tonnes supplémentaires. Cette ligne devrait, selon le représentant de CBMI, entrera en production en 2018 et générera 350 emplois directs et 1.500 indirects. Le deuxième contrat signé entre la Société Saoura, filiale de Gica, et CBMI prévoit lui aussi la construction d'une nouvelle cimenterie à Béchar d'une capacité de production de un million de tonnes par an avec un coût d'investissement de 34 milliards de dinars. Son entrée en production est prévue également en 2018, ce qui permettra la création de 35 emplois directs. Pour sa part, le directeur de Gica, Rabah Gassoum, a fait savoir qu'en plus de ces deux projets, les deux partenaires ont engagé des négociations pour la réalisation de joints-ventures, particulièrement dans la fabrication de pièces détachées pour la consommation des cimenteries. « Cela permettra de réduire la facture d'importation des pièces détachées », a-t-il dit. Par ailleurs, le ministre, interpellé sur la tripartite, a souligné que le développement de l'investissement constitue une partie du modèle économique que compte mettre en place le gouvernement. Au sujet des concessionnaires automobile, il a fait savoir que le cahier des charges a assaini cette activité et introduit la transparence. Pour ce qui est du projet Peugeot Algérie, les discussions sont en cours, selon le ministre.