Les responsables des associations de défense de l'enfance ont plaidé pour l'accélération de la promulgation des textes d'application de la loi sur la protection de l'enfance et la mise en place du dispositif d'alerte lié aux kidnappings d'enfants ainsi que le renforcement des mécanismes de prévention de lutte contre la délinquance juvénile. Le Réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant (Nada) a mis, hier, en garde l'exploitation des enfants à des fins d'extrémisme religieux. « Des cas sur d'exploitation de mineurs par des extrémistes religieux ont été relevés par notre réseau. L'affaire fait l'objet actuellement d'enquête par les services de sécurité », a révélé le président du réseau, Abderrahmane Araâr, invité du forum de la sûreté nationale organisé à l'occasion de la Journée internationale de l'enfance. Le président du réseau Nada a également insisté sur le rôle des parents notamment dans le contrôle de leur progéniture des risques de la cybercriminalité et le rôle de la société. Dans son intervention, le responsable a présenté un exposé sur l'activité de son association durant les deux dernières années. Le réseau a reçu sur son numéro vert 23 276 appels pour différentes formes de violence. « Nous avons constaté que des filles âgées de 13 et 14 ans sont exploitées dans la prostitution », a déploré Araâr. En outre, les conflits familiaux constituent l'une des causes principales de la délinquance juvénile. Ces conflits ont engendré des fugues des mineurs du domicile familial et des tentatives d'enlèvements. Par ailleurs, le conférencier a soulevé le problème des enfants nés des mariages « orfi ». « Il y a une escroquerie de la part des couples qui ne procèdent à l'enregistrement du mariage que lors de la scolarisation des enfants alors que la loi exige l'autorisation de la première épouse pour le remariage », a-t-il rapporté. En outre, cette association a été sollicitée dans 1.275 cas de violence dans le milieu scolaire et 1.101 cas de mineurs en conflit avec la justice. « Nous avons accompagné les enfants réfugiés et les demandeurs d'asile notamment dans la scolarisation », a-t-il expliqué. La situation de l'enfance en Algérie s'est améliorée, selon le président du réseau Nada, notamment suite à l'adoption de la loi sur la protection de l'enfant en juillet 2015. Néanmoins, il a ét constaté des insuffisances dont le manque d'accompagnement des enfants nés hors mariage, la lenteur des procédures de la « kafala » et l'absence de mécanismes sociaux pour le soutien des familles adoptives ainsi que l'absence des centres spécialisés dans le suivi des mineurs toxicomanes. Pour une base de données des enfants nés hors mariage Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), le professeur Mustapha Khiati, a soutenu, de son côté, que l'Algérie dispose d'un arsenal juridique très clair. « La nouvelle loi de la protection de l'enfance a pu définir juridiquement l'enfant. Il y avait un vide juridique qui entravait la prise en charge réelle de l'enfance. Aujourd'hui, nous insistons sur la nécessité de promulguer les textes d'application de la loi dans les plus brefs délais », a-t-il affirmé. Le professeur Khiati a regretté l'absence de statistiques précises sur les enfants nés hors mariage. « Nous avons demandé la mise en place d'une base de données sur les enfants abandonnés et les demandeurs d'adoption pour permettre à ces enfants de vivre dans une famille, mais la bureaucratie fait des siennes », a-t-il déploré.