La réunion de la tripartite s'est penchée sur le nouveau modèle économique devant permettre à l'Algérie de se libérer de la dépendance aux hydrocarbures et lui donner les moyens de se prémunir d'éventuels chocs induits par la fluctuation des marchés mondiaux. S'exprimant à l'ouverture des travaux de la tripartite, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a reconnu la gravité de la crise économique et la nécessité d'aller, sans attendre, vers le nouveau modèle économique, tout en rassurant que la situation de l'Algérie ne prête pas à inquiétude, et que ses potentialités lui permettent d'affronter l'actuelle turbulence due à la chute des revenus tirés des hydrocarbures. Le pacte national économique et social pour la croissance, signé en 2014 par le gouvernement et les partenaires économiques et sociaux, est la base du modèle économique en gestation. L'adhésion de tous les acteurs reste indispensable pour sa réussite et surtout sa pérennité. L'Algérie dispose d'atouts non négligeables pour amorcer son décollage économique basé sur le secteur productif national et une gestion rigoureuse des finances publiques. Le Premier ministre a mis le doigt sur la plaie. La nouvelle dynamique qui devrait se mettre en marche aura deux ennemis à affronter : les bureaucrates et les responsables véreux. Sellal plaide pour la mise en place d'un environnement favorable à la création d'entreprises et à leur développement. Cependant, il est urgent de passer à un nouveau cap et à tourner la page du passé, car, comme le rappelle le Premier ministre, même si les cours du pétrole venaient à reprendre la courbe haussière, cela ne suffirait pas pour couvrir les dépenses inhérentes au développement socio-économique du pays. Il s'agit, donc, de chercher des ressources ailleurs que dans l'exportation des matières premières, dont les coûts demeureront aléatoires. L'Algérie est au seuil d'une nouvelle ère. Elle a son destin entre ses mains. A charge pour elle de garantir la réussite du nouveau modèle, et ce, par l'entremise d'entreprises performantes et d'une économie débarrassée des réflexes bureaucratiques et rentiers. Il y va de la survie de la stabilité du pays et de la souveraineté de ses décisions politiques et économiques.