Au lendemain de violents combats de rue, de raids aériens et de tirs à l'artillerie lourde, les violences ont, par ailleurs, nettement baissé d'intensité. L'offensive pour les déloger a été lancée le 12 mai par les forces du gouvernement d'union nationale (GNA), qui, avant de parvenir à Syrte, ont repris sur leur chemin d'autres localités et installations aux mains des terroristes. Lors des derniers combats, elles se sont emparées du port et de plusieurs quartiers malgré la résistance des terroristes. « Nos forces ont donné l'assaut au port, l'ont repris et s'y sont installées » tard vendredi après de violents combats, a déclaré Reda Issa, un responsable du bureau d'information des pro-GNA. Les forces du gouvernement d'union se sont aussi emparées de plusieurs quartiers résidentiels de l'est de cette ville, a ajouté M. Issa, qui a fait état de 11 morts et de 45 blessés dans les rangs des pro-GNA vendredi, la plupart touchés par des balles de francs-tireurs de Daech postés sur les toits des bâtiments. D'après le même responsable, les forces progouvernementales encerclaient, hier, les terroristes dans un secteur de 5 km2 entre le centre et le nord de la ville. Elles bloquent depuis jeudi la façade maritime de cette ville côtière située à 450 km à l'est de Tripoli. Cependant, les combats se concentraient dans le secteur du centre de conférence Ouagadougou, où Daech a installé son centre de commandement. Les forces loyales au GNA étaient entrées mercredi dans Syrte et ont rapidement progressé avec l'appui de bombardements aériens libyens et de tirs d'artillerie lourde. Sur son compte Twitter, l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, s'est dit, hier, « impressionné par leurs « progrès rapides ». Vendredi, Brett McGurk, l'envoyé spécial du président américain, Barack Obama, auprès de la coalition internationale antidjihadiste, avait indiqué que les Etats-Unis jugeaient ces avancées encourageantes même s'il jugeait la situation à Syrte encore « fluctuante ». Syrte est l'objectif principal de l'offensive du GNA pour chasser les terroristes d'une bande littorale d'environ 200 kilomètres de long dans le centre-nord de la Libye. C'est de Misrata, une grande ville située entre Tripoli et Syrte, que décollent la grande majorité des avions et hélicoptères utilisés dans l'offensive et d'où sont originaires la plupart des milices composant les forces du GNA dans la bataille pour Syrte. Participent également à l'offensive sur Syrte les gardes des installations pétrolières et des unités de l'armée libyenne divisée. D'autres unités de l'armée nationale sont en effet restées loyales au gouvernement parallèle installé dans l'est qui ne reconnaît pas la légitimité du GNA et basé à Tripoli depuis fin mars. Elles sont dirigées par le général Khalifa Haftar. Le président du Conseil présidentiel et Premier ministre du GNA, Fayez al-Sarraj, a lui appelé « toutes les forces militaires à s'unir face à l'ennemi commun et à rejoindre les forces victorieuses (de la bataille de Syrte) » qui « assiègent Daech dans un réduit où il n'a plus d'autre option que de mourir ». L'émissaire de l'ONU pour la Libye a lui aussi, récemment, appelé toutes les forces armées du pays à « s'unir » pour vaincre Daech.