Bilan n Trente-deux membres des forces du gouvernement libyen d'union nationale (GNA) ont été tués dans un attentat à la voiture piégée et des combats avec le groupe Etat islamique (EI). Un précédent bilan faisait état de 18 membres des forces du GNA tués dans l'attentat et les combats avec l'EI. Les combats ont eu lieu non loin d'Abou Grein, une ville située à 130 km à l'ouest de Syrte et reprise mardi dernier par les forces du GNA à l'organisation djihadiste, dont Syrte est le bastion en Libye. L'explosion de la voiture piégée a eu lieu hier mercredi dans le village de Bouairat El-Hassoun, à environ 60 km à l'ouest de Syrte, a indiqué le centre de presse des forces du GNA. Les forces du GNA affirment avoir réussi hier mercredi à prendre le contrôle de ce village après avoir forcé les combattants de l'EI à se retirer d'Abou Grein. Les forces du gouvernement d'union et celles du gouvernement rival basé dans l'est du pays et fidèles au général Khalifa Haftar sont engagées dans une course de vitesse pour être les premières à lancer l'offensive visant à chasser l'EI de son fief de Syrte, situé à 400 km à l'est de Tripoli. Cette concurrence est mal vue par la communauté internationale qui estime qu'elle risque de mettre en péril les efforts antidjihadistes en Libye. Mardi dernier, la communauté internationale a apporté son soutien à l'idée d'un assouplissement de l'embargo sur les ventes d'armes à la Libye afin d'aider le GNA à mieux lutter contre les djihadistes. Pour le gouvernement d'union nationale, ce soutien international est «fondamental pour la mise sur pied d'une armée forte capable de lutter contre l'EI et les autres groupes extrémistes». Le GNA a appelé dans un communiqué publié sur sa page Facebook «la communauté internationale à prendre ses responsabilités et à accélérer la réalisation de ses promesses notamment celle sur la levée de l'embargo sur les armes». Nouvel exécutif libyen reconnu par la communauté internationale, le GNA est basé à Tripoli depuis un mois et demi et tente actuellement d'asseoir son autorité sur un pays miné par les divisions et la menace djihadiste, qui se fait grandissante depuis l'implantation de l'EI en Libye en 2014. Hier mercredi, l'ONG Human Rights Watch a accusé le groupe djihadiste d'avoir mené au moins 49 exécutions extrajudiciaires à Syrte et de soumettre la population de cette ville côtière à «rude épreuve», détournant nourriture, médicaments, carburant et argent. «Les habitants de Syrte évoquent des scènes d'horreur, de décapitations publiques, de dépouilles dans des uniformes orange suspendues à des échafaudages comme crucifiées et d'hommes arrachés de leur lit par des combattants masqués en pleine nuit», indique le rapport, ajoutant que plus des deux-tiers des 80 000 habitants de la ville ont fui après l'arrivée de l'EI à la fin de 2014.