Nos barrages, 75 en exploitation, sont sécurisés et ne constituent nullement un danger sur la population limitrophe. Cette assurance vient de l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) qui a convié, hier, les médias à une visite guidée au barrage de Koudiet Acerdoune dans la wilaya de Bouira. Accompagné du directeur du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), Abdelkrim Yellès, de Bernard Tardieu, président de la commission énergie et changements climatiques à l'Académie des technologies (France), le directeur général de l'ANBT, Arezki Baraki, a tenu à expliquer le processus de réalisation d'un barrage et le respect des consignes de sécurité durant sa construction et son exploitation. Affirmant dans ce sens, que Koudiet Acerdoune ne constitue pas un danger pour la population car « cette région n'est pas traversée par une faille sismique ». Une réponse aux préoccupations des citoyens exprimées suite au séisme qui a ébranlé Mihoub dans la wilaya de Médéa. En effet, comme à chaque fois que la terre tremble, les habitants des zones touchées tentent d'expliquer une activité normale de la terre par des allégations mettant en cause telle ou telle activité comme ce fut le cas à Hammam Melouane. Ainsi, lors d'un point de presse organisé en marge de la visite guidée au barrage, le DG de l'ANBT a rappelé le rôle important joué par de telles structures dans la sécurisation des populations en matière d'alimentation en eau potable. Selon l'exposé présenté, le système hydraulique de Koudiet Acerdoune alimente quatre wilayas, soit 1,5 million d'habitants et irrigue près de 19.000 hectares. Incrusté dans la roche, ce barrage a été mis en exploitation en septembre 2008. Sa capacité de stockage est de 648 millions m3. Aujourd'hui, il renferme un stock de 500 millions m3 après un lâcher de quelque 200 millions m3 vers les trois wilayas limitrophes et 100 millions m3 vers les barrages de Beni Amrane et Keddara à travers l'oued Isser afin d'alimenter la capitale. Le barrage alimente, avec une moyenne de 178 hm3/an, les habitants des 36 communes connectées sur le réseau des transferts. « Le stockage actuel permet d'assurer l'alimentation de cet été et celui de l'année prochaine », tient à préciser le DG de l'ANBT. Bernard Tardieu, en sa qualité de membre du bureau d'étude ayant suivi la réalisation de barrages en Algérie, a témoigné du respect rigoureux des normes de construction de tels édifices. Pour Koudiet Acerdoune, « on a adopté un barrage en béton et les deux flans en pente pour la meilleure adaptation qui soit », a-t-il précisé. Tardieu a affirmé que « tous les barrages sont construits en fonction de la sismicité de la région. Pour celui de Koudiet Acerdoune, des procédés modernes ont été engagés ». Au préalable, Bernard Tardieu est revenu sur la géologie de l'Algérie « très complexe à cause de la poussée de la plaque africaine qui créée des plis. Face à cette situation, les géologues et les sismologues algériens, associés au projet, ont été efficaces dans les études et les calculs nécessaires à un tel édifice. » Tout en affirmant qu'« après le séisme du Japon et celui de Boumerdès, des vérifications ont été menées ». Idem pour Koudiet Acerdoune puisque « au lendemain du séisme de Mihoub, des spécialistes du Craag ont sillonné le barrage et aucun éboulement affirmant l'impact de la secousse n'a été constaté sur les berges du site », tient à préciser le DG de l'ANBT. De son côté, le directeur du Craag, Abdelkrim Yellès, a affirmé que « la sismicité est quasi-présente dans notre pays avec trois secousses par jour soit 100 par mois. La moitié n'est pas ressentie par la population. Depuis l'année 2000, une vingtaine d'évènements avec une magnitude moyenne de cinq ont été inscrits. Ce séisme fait partie des nombreuses secousses que connaît l'Atlas tellien, en raison du rapprochement des plaques tectoniques africaine et eurasienne, affirmant que la séquence sismique qui s'est produite à Mihoub, qui a débuté le 10 avril et s'est poursuivie jusqu'au 29 mai, a permis de libérer une importante quantité d'énergie emmagasinée depuis des années, voire des siècles ». Cette activité tellurique permet de libérer l'énergie de la terre et donc constitue une activité normale devant laquelle, les études et les probabilités les plus poussées sont menées afin de sécuriser au maximum les ouvrages. Le DG du Craag a par ailleurs annoncé « qu'une enquête macrosismique sur les effets de ce séisme est en cours, révélant que cinq stations sismologiques complémentaires au réseau national de surveillance ont été installées, au lendemain de ce séisme, dans la région épicentrale pour suivre l'activité microsismique à travers cette partie de la wilaya ». Le barrage de Koudiet Acerdoune est hautement sécurisé et a été construit pour répondre aux