« L'ONU peut confirmer que 80.000 civils ont été déplacés par les combats qui opposent depuis la mi-janvier armée et rebelles au Jebel Marra au Darfour, dans l'ouest du Soudan », a indiqué un haut responsable des Nations unies. L'organisation a aussi reçu des informations sur 127.000 déplacés supplémentaires, qui n'ont pas pu être confirmées faute d'accès humanitaire, notamment à la région centrale du Darfour, a ajouté le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, lors d'une session du conseil de sécurité consacrée à la situation au Darfour. En tout, 1,6 millions de civils continuent de résider dans quelque 60 camps de déplacés dans la région. Le Jebel Marra se situe à cheval sur trois Etats du Darfour, nord, central et sud. Le responsable onusien a fait état d'informations sur la poursuite des combats entre l'armée de libération du Soudan (ALS), de Abdel Wahid Nour, et les forces gouvernementales, notant toutefois que la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) n'était pas en mesure de les confirmer faute d'accès. Il a confirmé par ailleurs que les discussions entre Khartoum et l'ONU, sur un retrait progressif de la Minuad souhaité par le Soudan, se poursuivaient mais « n'avaient pas abouti à un consensus ». Le gouvernement soudanais insiste pour aller vite alors que l'ONU veut un retrait par étape lié à des améliorations tangibles de la sécurité sur le terrain. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a recommandé que le mandat de la Minuad, qui se termine fin juin, soit reconduit pour un an. Le Conseil doit se prononcer sur cette prolongation avant la fin du mois.