Photo : Lylia M. La communauté universitaire renoue avec la protestation. Dans plusieurs wilayas du pays, les représentants de certaines universités et ceux des grandes écoles font depuis quelque temps front commun contre le décret présidentiel n°10-315 modifiant et complétant le décret présidentiel n°07-304 du 29 septembre fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires édités dans le Journal officiel n°76 le 15 décembre 2010. Les contestataires revendiquent le retour au système classique alors que la quasi-totalité des établissements universitaires ont basculé dans le système LMD, qui, de l'avis des pédagogues, a donné des résultats fort appréciables depuis son institution en 2004. C'est, d'ailleurs, le cas à Oran, Bejaia, Tizi Ouzou et Boumerdès… et plusieurs autres wilayas du pays. A l'USTHB (Bab Ezzouar), la colère des étudiants est à son comble. Ce mouvement est soutenu par tous les étudiants de l'ancien système. Mobilisés hier dans l'enceinte de l'université «pour faite entendre leurs voix et faire valoir leurs droits», les délégués des 3000 étudiants de l'ancien système (ingéniorat, post-graduation et doctorat) ont affiché leur détermination à maintenir leur contestation jusqu'à l'annulation du décret présidentiel n°10-315. «Ce texte de loi dévalue nos diplômes», ont souligné les délégués, revendiquant le maintien du titre du diplôme d'ingéniorat d'Etat pour les étudiants de l'ancien système. «Nous exigeons une équivalence du diplôme d'ingéniorat d'Etat avec le diplôme du Master (Bac+5), en référence aux conseils scientifiques des différentes facultés», réclament les étudiants. Selon les protestataires, le décret en question porte préjudice aux diplômés du système académique, alors que «nous disposons de connaissances aussi performantes que celles dispensées dans le système LMD». Les contestataires revendiquent l'équivalence du diplôme DES (Bac+4) avec le Master 1(BAC+4). Ce qui permettra aux étudiants détenant le DES de s'inscrire en 2e année Master. Ils revendiquent également l'équivalence du diplôme DES (Bac+4)+ post-graduation avec le diplôme du Master (Bac +5) et celle du diplôme de Magistère avec la deuxième année de l'école doctorale du système LMD. A ce niveau, les étudiants auront le choix de poursuivre leurs études soit dans l'ancien système ou de s'inscrire en 3ème année de l'école doctorale. Pour les protestataires un ingénieur ou un master ont le droit à la même catégorie ( la 16). Ils réclament, à cet effet, la conformité à la grille de la fonction publique en vigueur avant la promulgation du décret de 2007. Les protestataires soulignent qu'il est impératif de mettre en place un système de quotas permettant aux diplômés des deux systèmes d'accéder aux écoles doctorales. • Des étudiants organisent un sit-in devant le ministère de l'Enseignement supérieur Des étudiants ont organisé hier un sit-in devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour revendiquer la «valorisation» du diplôme d'ingénieur, une demande à laquelle le ministère a répondu récemment en assurant que les diplômes décernés par les Ecoles nationales supérieures sont «toujours en vigueur». Des centaines d'étudiants étaient présent à ce sit-in au cours duquel ils ont appelé à ce qu'«un dialogue constructif» s'instaure entre les étudiants et le ministère. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avait assuré le 9 février dernier que le diplôme d'ingénieur d'Etat sanctionnant la formation des étudiants des Ecoles nationales supérieures était «toujours en vigueur». Il avait tenu, concernant les préoccupations exprimées par les étudiants au sujet du diplôme sanctionnant leur formation d'ingénieur, à «démentir formellement les rumeurs et allégations autour de la suppression du diplôme d'ingénieur d'Etat», affirmant que ce diplôme est «toujours en vigueur».