La marche interdite du 12 février dernier, initiée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, qui s'est transformée en un rassemblement, n'a enregistré aucun blessé et les personnes interpellées ont aussitôt été relâchées. Cela n'a pour autant pas empêché l'orchestre des conservatoires du prêt à bien penser de nous jouer à nouveau leur concerto en offusqués majeurs pour ouvrir le bal des hypocrites. Les Etats-Unis, l'Union européenne, la France et l'Allemagne ont ainsi repris leurs indémodables instruments d'ingérence auxquels nos petites oreilles de «sous-dév» sont désormais habituées. Réglées comme du papier à musique, les capitales des «grandes démocraties» ont donc joué leur air favori qui frise le ridicule. Ah ! S'ils savaient qu'ici en Algérie, combien nos compatriotes en ont marre du fameux refrain «il faut» de triste mémoire. Ont-ils donc oublié que leurs déclarations (leurs vœux secrets) sont rejetées par les Algériens ? Ce peuple, qui a refusé de suivre le chant des sirènes de la CNCD, n'est pas plus enclin à écouter ceux des «saigneurs» du monde. A commencer par la France, dite patrie des droits de l'Homme, et dont l'horrible chasse aux Roms a fait renaître Hitler le temps d'une saison. Que dire alors de l'offre de service sécuritaire faite par la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, au régime répressif tunisien ? La proposition de la dame de fer du système sarkozien pour mater les jeunes de la «révolution du Jasmin» est en parfaite contradiction avec les déclarations «humanitaires» d'aujourd'hui. A moins de croire que la répression sous les matraques des CRS français est plus «démocratique» que celle des services de sécurité arabes. La question qui se pose, c'est de savoir où étaient donc ces «grandes démocraties» quand les Algériens affrontaient seuls les hordes terroristes barbares ? Les Algériens sincères, ceux qui souffraient à l'ombre du silence complice des orchestres du prêt à bien penser, ne sont guère amnésiques. Ils savent qu'ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, comme ils l'ont fait hier face aux tueurs d'Ali Benhadj. Celui-là même qui déclarait en 1992, dans ces mêmes colonnes, que la démocratie est kofr (péché). Ce triste individu qui, en ce 12 février, s'affichait aux côtés de son ennemi d'hier, le «démocrate» Saïd Sadi qui, un jour, avait juré d'empêcher les islamistes de prendre le pouvoir quitte à faire barrage avec son corps. Les temps ont malheureusement changé et au bal des hypocrites pullulent ceux qui «vivent dans l'oubli de leur métamorphose». Le chant des sirènes fait, décidément, tourner bien des têtes et…des vestes.