Mokhtar Naouri, président-directeur général de la compagnie d'assurances des hydrocarbures (CASH), estime que le Ramadhan est une bonne occasion pour faire du bien et de redoubler d'efforts surtout. C'est un moment de haute spiritualité, dira-t-il, en incitant à la sagesse et au calme, durant ce mois pas comme les autres. Avez-vous des journées chargées durant ce mois ? Pour moi, ça ne change pas trop. Je suis au bureau entre 9h30 et 10h. Je fais trois fois par semaine du sport, plus précisément du volley-ball. Sinon, lorsque je ne fais pas de sport, je suis au travail jusqu'à 19h, parfois. On a du mal à se lever le matin, en raison des veillées. Il y a des gens qui vont tôt le matin au boulot après ils rentrent pour dormir. Ce n'est pas mon cas. Le soir, la première semaine du mois sacré, je n'ai pas trop veillé. Là, je commence un peu à sortir, soit pour me distraire, faire des achats ou pour des visites familiales. Sur le plan culinaire, je ne suis pas du tout adepte des folies. Je succombe plus aux fruits, parfois aux gâteaux. C'est vrai, la première semaine, j'ai eu une petite envie de manger des « merguez » au moment du f'tour. Certes, c'est un plat lourd, mais je me suis permis cette gourmandise. « Nefha » comme on dit. Je suis aussi amateur de camembert. J'aime varier également le pain. De par nos traditions, on se contente de la chorba, d'un plat de résistance, du bourak et parfois des quiches. Comme j'ai des enfants en bas âge, on leur a fait aussi de la pizza. Les achats de tous les jours, c'est plutôt ma conjointe qui s'en charge. Elle le fait en tenant compte du menu qu'elle envisage de confectionner. Je me charge de tout ce qui est viandes et desserts. Sur le plan spirituel, on a la chance de rentrer tous les jours à l'heure de la prière d'el maghreb. Cela nous permet d'être à jour, alors durant el iftar, ce n'est pas évident en raison des engagements professionnels. J'accomplis les prières surérogatoires à la maison. Pour le s'hour, je me contente chaque jour d'un couscous accompagné d'un verre de lait caillé. C'est un plat obligatoire. Le Ramadhan est-il apprécié à sa juste valeur ? Les personnes qui n'arrivent pas à maîtriser leurs nerfs n'ont qu'à rompre le jeûne. À quoi ça sert de faire carême, en ayant un langage blasphématoire. Sinon, elles n'ont qu'à rester chez elles, afin d'épargner aux autres leur violence injustifiée. Je pense que cela est dû à un problème d'éducation. Le Ramadhan est un moment de haute spiritualité. On doit lutter contre nos envies intérieures, en faisant preuve de sagesse et de bon sens. Qui dit du mal des gens et les calomnie, ne profitera jamais du mois de Ramadan. Pendant ce mois, les gens sérieux font des efforts dans l'obéissance de leur Seigneur, en accomplissant les prières en congrégation dans les mosquées, en priant la nuit avec l'imam, en lisant le Coran, en donnant l'aumône. C'est là, le vrai acte de jeûner, comme le stipule notre religion. C'est le moment de faire du bien à autrui. Il faut être sensible aux gens nécessiteux. J'estime que les médias assument pleinement leur rôle en ce sens. Dommage, aucune prise de conscience susceptible de changer les comportements durant ce mois pas comme les autres. Quand on réfléchit bien, cela est incompréhensible. On dit que c'est la bêtise humaine, voilà. Les gens n'ont pas atteint le degré de maturité fixé. D'autant que nous avons une religion de tolérance et de paix. Durant ce mois, il faut garder son calme, faire du sport. Je suis diabétique et je pratique toujours des activités sportives. Il faut redoubler d'efforts et travailler davantage. Notre économie prend un sérieux coup en raison du relâchement constaté au niveau des lieux de travail. D'où, le besoin de changer ce genre de pratique même tout au long de l'année. Êtes-vous adhérent à des actions de solidarité ? On essaye d'aider avec nos moyens, en ce qui concerne le couffin du mois sacré. En religion, il faudrait faire cela dans la discrétion. On doit aider autant qu'on peut, afin de soulager les démunis. On tente d'apporter un petit soutien aux associations caritatives activant dans ce domaine. Le couffin du Ramadhan est une bonne chose. Il faut savoir que certaines personnes n'ont pas les moyens de se payer un repas complet. Elles ne consomment pas la viande tous les jours. Donc, si on arrive à leur offrir de quoi se nourrir pendant quelques jours, c'est déjà bien. Le Ramadhan c'est le mois de la solidarité par excellence. Le mois sacré évolue au gré des saisons aussi. En été, jeûner c'est vraiment difficile. Les journées sont longues et chaudes. Les nuits sont courtes. Le problème majeur du Ramadhan c'est le manque de sommeil. Les gens ne peuvent pas profiter du sommeil à fond et la journée, ils sont un peu dans le coma. Par le passé, étant jeunes ont été insouciants. On avait l'impression que le temps est trop long. Plus âgé, la donne change et le temps passe plus vite. C'est juste un problème de perception. Nos traditions sont toujours là. Les gens fréquentent les mosquées, ils s'entraident comme avant, ils se rendent visite. De moins en moins, oui. Mais nous sommes toujours attachés à nos us et coutumes. Avec l'arrivée des nouvelles technologies de l'information, il faut reconnaître que les liens sociaux tendent à disparaître. Cela est dramatique. Êtes-vous adepte des programmes TV ? Cette année le Ramadhan a coïncidé avec la coupe d'Europe. Donc, je suis plutôt les matchs. Cela ne m'empêche pas d'apprécier quelques caméras cachées, entre autres programmes humoristiques. On a besoin d'oublier un peu le stress du travail et de rire. Je cherche surtout la détente. Nous avons l'embarras de choix avec les programmes des différentes chaînes, on est plutôt bien servis.