Racontez-nous un peu votre quotidien durant ce mois de Ramadhan Le Ramadhan est un mois ordinaire pour moi. Au s'hour, je me lève vers 3h30 pour prendre quelques fortifiants en attendant l'appel à la prière d'el fedjr et du sobh. Je profite après pour faire un peu de lecture dans ma bibliothèque. Ces premiers jours du mois sacré, je les ai consacrés à la lecture et à l'écriture. Une fois le jeûne rompu, j'accomplis les prières surérogatoires pour rencontrer ensuite des amis autour d'un thé et de « kelb elouz ». Le jeûne ne vous influence-t-il pas ? Non, pas du tout. Celui qui s'emporte durant le Ramadhan est ou bien un habitué de la cigarette, ou un grand consommateur de café. Durant ce mois, je garde le même rythme de vie. La lecture est mon principal refuge. Pendant l'année, je ne trouve pas de temps pour lire les livres que j'achète ou qu'on m'offre. Pendant le Ramadhan, je me consacre à découvrir leurs contenus, étant donné que le jeûne est propice à l'inspiration et à la lecture. Je fais cela soit au courant du mois sabbatique d'août ou pendant le mois sacré. Sur le plan culinaire, je ne suis pas du tout gourmand. J'ai une préférence pour les dattes que je consomme avec du petit-lait au moment de la rupture du jeûne, la « hrira » et « kesrat etadjin ». Le reste m'intéresse peu. Mon épouse est reine dans sa cuisine. C'est elle qui fait les achats et c'est elle qui choisit les plats. Elle assume bien son rôle. Que faut-il retenir comme leçon durant ce mois sacré ? Les Algériens s'emportent beaucoup durant le mois du jeûne. C'est un phénomène que je ne vois qu'ici en Algérie. Il m'arrive souvent de passer quelque jours du mois sacré en dehors du pays, et là, je constate que les gens sont plutôt calmes et à l'aise dans leur jeûne. Même les prix au niveau des marchés connaissent une baisse durant le mois sacré. On y instaure des réductions spécial Ramadhan. Chez nous, les prix et les ventres s'enflamment durant ce mois, les klaxons, les accidents augmentent comme si on se révoltait contre le bon Dieu. Cette deuxième nature des Algériens doit changer vers le mieux afin d'apprécier le Ramadhan à sa juste valeur et profiter de ses vertus. On doit accomplir le jeûne pour Allah Tout-Puissant et non pas pour s'empiffrer de nourriture. Dieu nous demande de rester zen, d'avoir foi en Lui et d'avoir une âme charitable qui offre sans contrepartie. Notre religion nous exige le respect d'autrui, notamment durant ce mois. Malheureusement, ce n'est pas le cas chez nos jeûneurs qui, pour supporter leur accoutumance, mettent tout sur le Ramadhan. Pour ce qui est de la solidarité, elle doit se faire dans la discrétion la plus totale loin de la médiatisation qui gâche carrément le but initial de l'action. Il faut offrir du travail aux gens au lieu de leur donner un couffin. En plus, j'estime que la solidarité est un devoir national. Je ne suis pas inscrit dans des actions de solidarité organisée, mais tant que je peux aider, je le fais sans hésitation. Votre activité politique se poursuit-elle durant ce mois ? Oui. On organise des conférences et des repas collectifs. On a arrêté un programme spécifique pour le mois sacré.