Déterminé à mettre de l'ordre dans le secteur de l'audiovisuel, le ministère de la Communication a décidé d'adresser une dernière mise en demeure aux chaînes de TV exploitant un service de communication audiovisuel de « manière illégale » en Algérie, « en infraction » des dispositions législatives et réglementaires applicables en la matière. Dans un communiqué rendu public, hier, et rapporté par l'APS, le ministère a agi dans « le respect total » de la législation et de la réglementation « en vigueur et conformément aux missions et attributions qui lui sont dévolues, particulièrement celle relative à la régulation des activités de communication et celle relative à la promotion d'une information plurielle, responsable et objective ». Le communiqué explique que le ministère a adressé cette mise en demeure en application de ses attributions fixées par le décret exécutif n°11-216. Selon ce décret, le ministère de la Communication a pour mission de veiller à la régulation des activités de communication, y compris celles liées aux médias électroniques, de concert avec les entités de régulation. Il a aussi pour attribution de délivrer les autorisations d'exercice des activités de communication, y compris la presse électronique (journaux, télévisions et radios) et de prévenir la concentration des titres et organes de presse de l'influence financière, politique ou idéologique en proposant les textes législatifs ou réglementaires appropriés. Il a pour rôle également de promouvoir la diffusion d'une information plurielle, responsable et objective en développant une culture journalistique basée sur l'éthique et la déontologie. Selon le département de Hamid Grine, toute activité de communication doit être exercée, sur le territoire national, dans le respect strict des dispositions législatives et réglementaires y afférentes et qu'il veillera, chaque fois qu'il est nécessaire, à l'application de la loi dans toute sa rigueur contre tout contrevenant. Cette mise en demeure est la conséquence d'une « anarchie » et « de dérives » de certaines chaînes privées qui font fi des règles d'éthique et de déontologie, les appelant ainsi à assurer leur mission de service public, par voie réglementaire, lit-on dans le communiqué. Le cahier des charges de la loi relative à l'activité audiovisuelle fixe les règles générales imposables à tout service audiovisuel, notamment le respect de l'unité nationale, les intérêts économiques et diplomatiques de l'Algérie, le secret de l'instruction judiciaire, les constantes et les valeurs de la société et les valeurs nationales et les symboles de l'Etat tels que définis par la Constitution. Le ministre de la Communication, Hamid Grine avait indiqué, en mai dernier, que sur les 45 chaînes offshore existantes, seulement cinq de ces chaînes de droit étranger émettaient de manière légale et ont des bureaux agréés en Algérie. Il s'agit d'Ennahar TV, d'Echourouk TV, de Dzaïr TV, Djazaïria TV et El Hoggar TV. Grine avait affirmé en avril dernier qu'aucune chaîne de télévision ou de radio ne pouvait être créée sans l'accord des autorités. Cette situation a conduit le Premier ministre Abdelmalek Sellal à mettre en garde, lors de l'installation des membres de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, contre la diffamation, le chantage et les appels à la violence et à la fitna.