Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a affirmé que les archives remises par la France à l'Algérie depuis l'indépendance ne dépassent pas les 2%, estimant que les relations entre les deux pays « ne peuvent être normales » sans le règlement du dossier de la mémoire et la satisfaction de la revendication de l'Algérie relative à la restitution de la totalité de ses archives. S'exprimant dans un entretien à l'APS à la veille de la célébration de la fête de l'indépendance, le ministre a annoncé la collecte jusqu'à fin 2015, de 14.000 heures de témoignages vivants sur la Révolution du 1er novembre 1954 et la remise à la Télévision algérienne de 32 supports audiovisuels comprenant des films-documentaires sur la Révolution. Il a rappelé que l'opération de collecte de témoignages se poursuit toujours, ajoutant que « près de 60 livres sur l'histoire de l'Algérie et sa glorieuse Révolution ont été édités et traduits outre l'édition de 10 millions de livrets sur les chouhada, distribués dans les établissements éducatifs pour faire connaître les hauts faits de la guerre de libération ». Concernant la création d'une chaîne de TV sur l'histoire, le ministre des Moudjahidine a indiqué que « le projet est prêt dans son aspect technique », précisant que l'aspect financier devrait être discuté avec l'EPTV et les moudjahidine pour tenter de trouver des sources de financement. « La chaîne thématique est capable de diffuser 24/24 en continu », a affirmé le ministre. Le ministre a estimé que les crimes odieux perpétrés par la France durant 132 ans d'occupation témoignent de la barbarie de ce qu'a accompli ce pays en Algérie. Il a affirmé que les statistiques préliminaires montraient que le nombre de disparus durant la Guerre de libération (1954 à 1962), s'élevait à plus de 2.000. Il s'agit de détenus incarcérés ou retenus dans des centres d'interrogatoire français, selon le ministre qui a ajouté que l'opération de recensement se poursuivait et la commission installée à cet effet allait travailler conformément à l'accord qui prévoit l'identification des sépultures de ces victimes. Parmi les chouhada n'ayant pas de sépulture connue, figurent Ahmed Bouguerra, El Djilali Bounaâma, Larbi Tebessi ainsi que Maurice Audin, un Français qui a soutenu la cause algérienne. Dans le cadre de ses efforts visant à récupérer ses archives, l'Algérie œuvre à la restitution des crânes des premiers résistants algériens, conservés au Musée de l'homme à Paris. « Trente-deux crânes de vaillants résistants algériens ont été recensés », selon le ministre qui a indiqué que « l'Algérie demeure attachée à la récupération des crânes de nos aïeux qui doivent avoir leurs sépultures dans leur pays. »