Le ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni a reconnu, hier, lors de son passage au Forum d'El-Moudjahid' que la restitution, par la partie française, des archives concernant l'histoire de l'Algérie, «n'est pas chose aisée» et que cela «demande beaucoup de temps et de diplomatie». Néanmoins, explique le ministre, la partie française finira, un jour, par accepter de restituer ces documents et d'ouvrir les Archives concernant la période coloniale et qui seront mises à disposition des historiens et chercheurs, d'autant que, selon lui, la position de l'Etat français a évolué par rapport à la question, liée à la reconnaissance de ses crimes commis en Algérie durant la guerre de Libération (1954-1962). Le ministre indiquera, par exemple qu'on ne qualifiait plus la guerre de Libération (1954-1962) d' «événement d'Algérie», mais de «guerre d'Algérie». On assiste à un changement de vision par rapport aux crimes commis par la colonisation. Il évoquera, dans ce sillage, la visite du secrétaire d'Etat français à la Défense (J.M. Todeschini) le 15 avril dernier à Sétif, à l'occasion du 8 Mai 1945. Pour le ministre des Moudjahidine la «reconnaissance par la France de ses crimes et les excuses viendront». «Ce n'est qu'une question de temps», affirme-t-il. Il poursuivra qu'une commission constituée de responsables des Archives françaises et algériennes s'est, déjà, réunie le 15 avril dernier, afin de trouver les meilleures formules permettant cette récupération. Zitouni avoue, toutefois, que cette question «sensible» évoluera en fonction du développement des relations commerciales, économiques, diplomatiques entre les deux pays. Pour ce qui est de l'écriture de l'Histoire, le ministre fera savoir que les archives dont dispose l'Algérie sont suffisantes pour écrire notre Histoire. Et ajoutera qu'en cette période et depuis quelques années, «nous assistons à l'écriture de témoignages par des acteurs de la Révolution». Le ministère des Moudjahidine est en «phase de recueillir des témoignages et nous avons créé des conseils scientifiques pour le suivi et l'enregistrement des témoignages», a-t-il indiqué. Il a été recensé, selon lui, un nombre de 1.312 cimetières de Chouhada, à travers le territoire national et 1.200 centres de tortures. Et l'opération continue pour le recensement des lieux de batailles, ou de ceux ayant servi à l'interrogatoire.