Des milliers de personnes ont rendu hommage, lundi dernier, à 127 victimes de Srebrenica, en Bosnie, dont les restes ont été inhumés à l'occasion du 21e anniversaire du massacre dans lequel quelque 8.000 hommes et adolescents musulmans avaient été exécutés par les forces serbes de Bosnie, pire tuerie commise en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, et seul épisode de la guerre intercommunautaire (1992-1995) considéré comme un acte de génocide par la justice internationale. Selon le Mémorial de Srebrenica, 8.372 hommes et adolescents ont été assassinés en quelques jours et jetés dans 77 fosses communes, cinq mois avant la fin du conflit. Plus de 1.000 corps sont encore recherchés, selon l'Institut bosnien pour les personnes disparues. Plus de 6.400 victimes sont enterrées à Srebrenica et 230 ailleurs. Quelque 350 personnes n'ont pas été inhumées, soit parce qu'elles n'ont pas été identifiées, soit faute d'accord des familles. L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, a été condamné en mars dernier par la justice internationale à 40 ans de prison. Il a notamment été reconnu coupable de génocide à Srebrenica. Soupçonné d'avoir ordonné ces massacres, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, est jugé par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie à La Haye.