Le conservateur des forêts de la wilaya de Bejaïa, Ali Mahmoudi, a dévoilé lors d'une communication faite à l'occasion de la Fête de la prune, qui s'est tenue au village Laâlam, une proposition visant à intégrer les communes de Darguina et Tameridjet dans la future aire protégée des Babors-Tababort qui sera érigée en parc naturel national dans un proche avenir. Les communes de Darguina et de Tameridjet ont été proposées, aux côtés des communes de Babors et Oued El Bared (Sétif), au vu de leur biodiversité faunistique et floristique endémique, rare et menacée, et de leur diversité paysagère exceptionnelle. Le massif des Babors s'étale sur une superficie totale de 116.381 ha, à cheval sur les wilayas de Bejaïa et de Sétif, qui se partagent respectivement 70% et 30% de son territoire. La proposition porte sur l'extension de l'actuel territoire du Parc national des Babors-Tababort jusqu'à la limite de la vallée de l'oued Soummam, sur une superficie forestière totale de 22.591 ha. Ce territoire, outre la cédraie de Takoucht et les zenaies du mont d'Issak et du djebel Zeen (Boukhlifa), comprend également d'autres sites de notoriété, tels la cascade de Kefrida, les cascades d'Ighil Ouis, à Tizi n'Berber, et un réseau de grottes dans les communes d'Aokas, Melbou et Boukhlifa. Ainsi, pour ce qui concerne la flore, 69 familles sur les 169 répertoriées en Algérie sont présentes dans les Babors, dont 53 espèces végétales endémiques sur 395 taxons répertoriés. De nombreuses espèces rarissimes, comme le peuplier tremble, y sont présentes. Cela sans oublier leur intérêt économique, certaines espèces étant recherchées et exploitées par les populations locales pour leurs qualités médicinales ou culinaires. La faune y est également très importante, dont certaines emblématiques comme la sitelle de Kabylie, la loutre, le singe magot et les rapaces. On y dénombre 31 espèces de mammifères (chacal, chat sauvage, belette, genette, mangouste, etc.), 104 d'oiseaux, 13 familles de reptiles et 7 de batraciens. La diversité des paysages et des habitats est exceptionnelle (bois et forêts, ripisylves, cours d'eau, cascades et plans d'eau, alpages et pâturages, falaises, jardins et cultures de montagnes) et la biodiversité domestique toute aussi remarquable (une quinzaine de variétés d'arbres fruitiers dominés par le noyer et plusieurs variétés de légumes, dont certaines spécifiques à la région comme le navet de Saïdi, prune de Laâlam, etc.). Le classement des milieux forestiers et montagneux riches, rares ou fragiles, a pour objectif une gestion particulièrement orientée vers la sauvegarde de la faune, de la flore et de tout autre milieu naturel et paysage remarquable. La gestion de ces écosystèmes doit maintenir à long terme la richesse du milieu naturel et garantir sa pérennité. Les objectifs de l'aire protégée projetée consistent à assurer la préservation de la biodiversité naturelle et cultivée et des paysages, initier une dynamique innovante de développement local durable basée sur les métiers de la conservation et de valorisation du patrimoine naturel et contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations locales.