Parlez-nous de votre parcours professionnel ? Je suis diplômée de l'Ecole des beaux-arts d'Alger, option peinture. J'ai exposé des œuvres, individuellement et en collectifs, en Algérie et dans des pays comme la Tunisie, le Maroc, l'Espagne, la Russie. J'excelle dans la peinture et la photographie. J'appartiens à l'école artistique de l'abstraction lyrique. Comment devient-on galeriste ? Pour ma part, c'est venu par hasard. Un jour, une amie a lu, en 2011, une annonce sur le recrutement d'une galeriste. Les critères de sélection exigeaient une formation à l'Ecole des beaux-arts et des connaissances sur l'histoire des arts. Remplissant ces critères, j'ai postulé et fut aussitôt retenue. Pouvez-vous nous présenter la galerie d'art du centre commercial de Bab Ezzouar ? La galerie existe depuis l'ouverture de ce centre. Elle a été dirigée, au début, par Mme Neggaz, puis les responsables m'ont fait appel pour assurer la gérance de cet espace culturel et artistique. Faut-il des critères spécifiques pour exposer une collection ? Il est seulement recommandé de présenter des œuvres. Ensuite, on programme. Certes, il existe une liste interminable de postulants qui voudraient exposer. On tente, cependant, de faire le tri et satisfaire toute demande. Le but de la galerie est de choisir des artistes jeunes. Qu'est-ce qui vous séduit dans ce métier ? C'est cet échange perpétuel et continu avec les artistes exposants. On fait constamment des rencontres, on apprend beaucoup de choses sur les techniques utilisées, les démarches artistiques et on élargit ses connaissances artistiques. Quelle relation entretenez-vous avec les exposants ? On garde toujours des relations amicales avec les exposants. Il y a des gens que je connaissais avant et d'autres que je découvre. C'est un réel plaisir de travailler à leurs côtés, dans la joie et la bonne humeur. J'essaye de suivre la carrière de ces artistes, ce qu'ils font et de les contacter notamment pour la vente de leurs tableaux. Y a-t-il un marché lucratif pour les artistes ? Oui, même si l'on vend mieux les œuvres d'un artiste renommé. Et lorsqu'on est moins connu, on vend moins. C'est logique. En général, tous les exposants écoulent leurs produits. Avez-vous fidélisé un public ? Nous avons, en effet, fidélisé un public amateur et connaisseur, de partout, grâce aux réseaux sociaux. Nous avons des visites régulières de médecins, d'avocats... Une centaine de spectateurs qui affluent à la galerie. Est-il facile ou difficile d'être galeriste à Alger ? Il m'est facile d'être galeriste parce que c'est un métier qui me passionne et que j'affectionne particulièrement. Comment décidez-vous de l'accrochage et de l'occupation de l'espace ? Est-ce en concertation avec les artistes ? Au fait, il y a toute une organisation pour préparer une exposition. Avant l'accrochage des tableaux, on procède à un travail de scénographie étudié et recherché. Ensuite, je discute avec l'artiste en lui proposant la scénographie. L'artiste est libre d'accepter ou de refuser mais, souvent, on trouve un accord. Y a-t-il une exposition qui a particulièrement retenu votre attention ? Indubitablement l'exposition collective « Soupçon d'art », du trio Karim Sergoua et les sœurs Samia et Rachida Merzouk. Elle a enregistré un grand succès. J'ai adoré leurs œuvres contemporaines, le contenu de la recherche artistique et la combinaison parfaite des couleurs. Des ambitions ? Chacun a des ambitions. Pour ma part, j'envisage de briller dans ma carrière professionnelle, être connue et évoluer dans mon domaine. Et surtout pouvoir travailler, exposer mes œuvres ici et ailleurs et vivre de mon art. Quel est le thème de la prochaine exposition ? Rien n'est encore sûr. On envisage toutefois d'organiser bientôt un concours de photographie.