Trois accords portant création de joint-ventures, d'un montant global de 4,5 milliards de dollars, ont été signés, hier, entre les entreprises publiques Manal, Asmidal et l'entreprise indonésienne Indorama. Ces accords portent sur la réalisation de projets de transformation des phosphates et de gaz naturel pour la production des engrais phosphatés et azotés. Il s'agit du développement et de l'exploitation de la nouvelle mine de phosphate de Bled El Hadba, dans la wilaya de Tébessa, la transformation des phosphates pour la production d'acide phosphorique et d'ammonium phosphate dans la wilaya de Souk Ahras et la transformation du gaz naturel pour la production d'ammoniac, de nitrate d'ammonium technique et du calcium ammonium nitrate dans la wilaya de Skikda. En présence de l'ambassadrice de la République d'Indonésie en Algérie et des gestionnaires des trois entreprises concernées, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb a souligné que l'Algérie, à travers ces trois projets réalisés dans le cadre de la règle 51/49, se repositionnera « sur toute la chaîne de valeur des phosphates et du gaz » dans la perspective de couvrir les besoins du secteur agricole et de reconquérir les marchés internationaux. Le ministre a appelé les trois partenaires à respecter les délais, soulignant que la mise en place des plateformes de production devra se faire avant 2019. L'objectif est, a-t-il mentionné, de figurer dans le « top trois des producteurs africains avec une production de plus de 10 millions de tonnes par an dont 80% seront transformés localement ». Il ajoutera que ce volume de production est un « objectif intermédiaire que nous comptons dépasser très vite ». Selon lui, l'Algérie recèle de fortes potentialités avec deux milliards de tonnes de réserves de phosphate dont un million de tonnes seulement est extrait actuellement par an. Il dira que l'objectif stratégique de ce partenariat vise la transformation de 5 millions de tonnes de phosphates marchands en engrais phosphatés et la production d'un million de tonnes d'ammoniac et de 800.000 tonnes de calcium ammonium nitrate. Des projets qui vont engendrer 16.000 postes d'emploi. Avant d'indiquer que « la volonté du gouvernement est de transformer toute la région Est en un hub minier régional qui doit faire du pays un centre de référence pour l'Afrique et les pays du pourtour méditerranéen ». D'après lui, ce partenariat avec le groupe Indorama Corporation est important pour l'Algérie qui vise à renforcer sa présence sur les marchés internationaux d'autant que ce partenaire est présent dans 30 pays. Pour le ministre de l'Industrie et des Mines, il est impératif d'entreprendre des actions à même « de convaincre les grands acheteurs, ceux qui orientent le marché mondial à renouer avec l'Algérie ». Bientôt la production de la mélamine et du plastique Le ministre a annoncé que dans le domaine minier, plusieurs projets sont en cours de préparation. Il a ainsi cité la joint-venture avec le groupe français Roullier dans l'exploitation et la valorisation du phosphate d'un montant de 500 millions de dollars et deux autres projets dont la signature interviendra dans deux semaines avec un partenaire émirati et un autre autrichien dans le cadre de la transformation de l'ammoniac en mélamine, une composante utilisée dans l'industrie aéronautique et aérospatiale. Dans cette dynamique de diversification de l'économie, le ministre a souligné qu'il est impératif également de passer à la production du plastique pour couvrir les besoins nationaux et développer l'industrie nationale. Cela s'inscrit, a-t-il dit, dans la perspective de réduire la facture d'importations.