L'Institut du commerce extérieur italien (ICE) organise, depuis hier, une session de formation de trois jours pour les femmes algériennes chefs d'entreprises. Durant cette session, les managers de petites PME seront ainsi initiés aux techniques de marketing et de commerce extérieur. La formation qui s'adresse à une cinquantaine de chefs d'entreprises femmes des porteuses de projets a été ouverte en présence de l'ambassadeur d'Italie, à Alger, M. Giampaolo Cantini, du directeur de l'Institut italien et des représentantes des organisations patronales parties prenantes à ce stage comme SEVE, Association des managers des entreprises (AME) et de la Confédération algérienne du patronat (CAP). Pour le directeur de l'ICE, cette formation est la preuve que l'Italie «ne cherche pas uniquement à exporter ses produits sur le marché algérien». L'Italie développe dit-il, «une série de projets de formation sélectionnés sur la base des priorités politico-économiques du pays». Cette liste est arrêtée «annuellement», ajoute-t-il La formation ne s'arrête pas uniquement aux institutions officielles, poursuit-il puisque les entreprises italiennes installées en Algérie «forment, elles aussi, des ingénieurs et techniciens dans les différents secteurs de l'industrie». Pour M. Guiseppe Agostinacchio, la coopération italienne dans ce domaine «vise à former des chefs d'entreprises pour acquérir les compétences et les connaissances nécessaires à l'internationalisation de l'entreprise». Les managers algériens ont déjà bénéficié d'une formation similaire, en mars 2010, à Alger. Elle a porté sur le thème de la qualité, la certification ISO, le financement et le management. Pour les participantes, ce stage de formation aura pour objectif d'acquérir des connaissances dans la gestion des entreprises «et surtout améliorer la compétitivité des gestionnaires et chefs de projets», explique Mme Khedidja Belhadj, de AME. Quant à Mme Yasmina Taya, la patronne de SEVE, elle reconnait que la formation est un acte essentiel car il s'agit pour nous, porteuses de projets, de «le rendre le moins douloureux possible», allusion faite aussi bien à la bureaucratie qu'à la réticence de la société vis-à-vis de ces nouveaux managers. Mais la nouveauté est pour l'Algérie seulement, à en croire l'ambassadeur italien qui fait part du succès de plusieurs femmes, en Europe, et en, Italie, à la tête de grands groupes industriels jusqu'à «la grande Confédération patronale italienne» dirigée par une femme. Selon lui, il n'y a pas de raison que la femme algérienne qui a eu un rôle actif durant la Révolution et aujourd'hui dans la magistrature, l'enseignement, la santé «n'étende pas sa présence à d'autres secteurs». «Les conditions sont réunies pour le faire au niveau de l'entreprise», conclut-il en guise d'encouragement. Il faut noter que les organisations algériennes sont actives dans le domaine de la formation et de l'accompagnement des jeunes chefs d'entreprises. SEVE organise chaque année un prix récompensant le meilleur manager. Cette année, ce prix sera destiné à la filière exportation. Ainsi, la meilleure exportatrice sera primée», selon Mme Taya.