C'est en présence du ministre de la Communication, Hamid Grine, du wali de Sétif, Mohamed Bouderbali, des directeurs généraux de l'entreprise publique de télévision et de la radio algérienne que s'est tenue, hier, à l'université Ferhat-Abbes de Sétif, la conférence de formation intitulée « Connaître les médias, le citoyen a droit à une information fiable » organisée par le ministère de la Communication en partenariat avec la wilaya de Sétif. Une conférence qui s'intègre dans le cycle de rencontres analogues initiées, depuis deux ans, par ce département ministériel et à l'issue de laquelle, Mohamed Koursi, directeur de la rédaction du quotidien El Moudjahid, s'adressant à un public nombreux, composé essentiellement de journalistes et correspondants de presse, d'universitaires, de citoyens et de représentants de la société civile, devait développer un thème d'actualité inhérent aux « Médias face aux frontières éthiques de l'information ». Un thème d'autant plus important qu'il s'inscrit dans la dynamique d'information et de formation, initiée par le ministère de la Communication, dans l'optique de donner une information fiable, juste et objective, loin de toute exagération, de mensonge et de l'insulte qui peuvent porter préjudice à la dignité du citoyen. Un monde de l'information au cœur duquel l'éthique doit prévaloir plus que jamais et aller dans le sens d'une didactique accessible à un large public, avec comme objectif, de fournir au citoyen, à l'étudiant et tout autre consommateur de l'information, les moyens lui permettant de distinguer la bonne de la mauvaise information et de séparer le bon grain de l'ivraie. Une information qui préserve la dignité du citoyen, respecte la vie privée des citoyens et ne bascule pas dans un sensationnel qui n'apporte rien de concret à la crédibilité du journaliste. Hamid Grine, qui prendra la parole à l'ouverture de cette rencontre, s'appuiera sur des exemples révélateurs du quotidien et des grands objectifs que tend à produire ce grand chantier de la formation. Un chantier initié depuis deux ans par son département et qui consiste en la réalisation d'un projet fondé sur l'éthique, le professionnalisme et la citoyenneté dans une dynamique qui va dans le sens de la production d'une information fiable et de qualité, prenant également compte de l'intérêt public. Aussi, appellera-t-il à œuvrer dans un cadre où l'objectivité puisse constituer l'élément fondamental de toute information et permettre ainsi au citoyen d'avoir droit à une information juste et fiable. Seule la conscience ... Le ministre, qui mettra en évidence la forte volonté qui doit animer un homme d'opinion à l'effet d'œuvrer seul face à sa seule conscience dans le sens de l'intérêt public, ne manquera pas de revenir sur l'impact produit aujourd'hui par les réseaux sociaux et celui d'une décennie noire, à l'issue de laquelle l'opinion a été construite sur la mauvaise nouvelle plutôt que la bonne. Un impact négatif fondé sur une information sans cesse à la recherche du sensationnel. « En disant la vérité, voyez la vérité de l'autre », ajoutera le ministre qui rejettera cette « culture » de l'insulte et du mensonge, car ; dira-t-il, l'exagération ne produit pas une information fiable et de qualité et n'encourage que l'information mensongère, diffamatoire et insultante. Auparavant, le wali de Sétif abondera dans ce même sens et fera état de l'importance et de l'impact que sont appelées à produire ces rencontres engagées depuis le 13 février 2015 et qui doivent toucher les 48 wilayas du pays dans un contexte marqué par un intérêt particulier de l'Etat à l'endroit du secteur de la communication. Un intérêt d'autant plus grand qu'il intervient dans une ère où nous avons à charge de maîtriser l'information plutôt que de la laisser nous maîtriser. Il se penchera sur le volet inhérent aux réseaux sociaux, leur multiplication et l'effet qu'ils produisent sur la société établissant de ce fait, la nécessité de revenir à une information éthique, une information qui ne s'appuie pas sur le mensonge et encore moins sur des « arguments » qui assombrissent notre quotidien au lieu d'œuvrer pour la stabilité et non le désordre. Il fera état de sa disponibilité à consolider ses relations avec les médias et les journalistes qu'il qualifiera de partenaires tant qu'ils sont animés du sens de la responsabilité et dira sa disponibilité à œuvrer pour la réalisation de tels programmes au niveau local à l'effet de contribuer à cette dynamique qui consiste à donner au citoyen une information fiable, comme en atteste le programme du président de la République. Avancée numérique et réseaux sociaux Mohamed Koursi, directeur de la rédaction du quotidien El Moudjahid, dont l'expérience et le parcours de journaliste s'étalent sur une trentaine d'années, s'adressera au public en développant beaucoup de pédagogie et de cohérence le thème de sa conférence : « Les médias face aux frontières éthiques de l'information. » Une conférence au cours de laquelle, il fera d'abord état de la situation qui prévaut aujourd'hui dans le monde dans le domaine de l'information et dira que le journaliste n'est plus le seul producteur d'information, consacrant de ce fait une large part de son intervention à l'avancée du numérique, ces réseaux sociaux qui permettent à n'importe quel moment d'investir la toile et de semer des mots avec une telle légèreté, inconséquence qui tranche avec les conséquences préjudiciables aux personnes et à leurs familles.L'information est de plus en plus facile à produire, mais la facilité ne veut pas dire forcément la qualité, ne veut pas forcément dire la vérité, dira-t-il, avant de parler de trois grandes mutations qu'aura connues la société : la démocratie, la révolution technologique qui a fait que la richesse dans le contenu informatif a brouillé les frontières entre le journaliste et le public, et une rencontre de la démocratie avec cette évolution technologique qui a créé une dynamique permanente et en expansion constante, ajoutera-t-il. Des tonnes d'informations qu'on nous injecte dans la tête et qui nous empêchent de faire la part des choses, dira Koursi, quand il parlera de censure démocratique : « Autant de choses qui nous font croire, si nous n'avons pas une base de connaissances culturelles, que c'est la vérité », ajoutera-t-il. Il dira : « C'est le journalisme de révélation. »« Nous ne sommes plus face à une concurrence entre les médias mais à une compétition. Chacun reprenant l'information de l'autre en l'amplifiant. » Il parlera de fragmentation, de course effrénée au scoop et de l'effacement du journalisme réel, l'absence d'une frontières éthique de l'information.