Le système sportif algérien est de nouveau mis à épreuve. A l'occasion des jeux olympiques de Rio de Janeiro dont le coup d'envoi officiel sera donné le 5 du mois prochain, les athlètes algériens seront appelés, en effet, à étaler leur potentiel et leur savoir-faire pour espérer honorer leur patrie. La mission est loin d'être facile. Ils seront, pas moins, de 64 athlètes qui seront du voyage au pays de la samba. Une participation intéressante sur le plan quantitatif. Le président du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf, bombe le torse soulignant avoir atteint les objectifs tracés à hauteur de 93%. « Nous avons travaillé pour qualifier un total de 70 athlètes. Nous en sommes aujourd'hui à 65, donc nous avons réussi à atteindre 93% de nos prévisions sur les 150 athlètes pris en charge depuis 2014 », se félicitait le premier responsable du COA lors de la conférence de presse animée au milieu de la semaine au siège de sa structure au niveau de Ben Aknoun. La participation algérienne a enregistré un net bond en prévision de la prochaine édition des JO. Une forte croissance comparativement au nombre d'athlètes ayant pris part aux jeux Olympiques de Londres 2012. L'Algérie s'était engagée, rappelle-t-on, avec 27 athlètes, plus l'équipe féminine de volley-ball aux JO de Londres-2012 sanctionné par une seule médaille d'or de Makhloufi dans l'épreuve du 1.500 m. Selon Berraf, les athlètes algériens ont su relever le défi malgré les critères de qualificatifs de plus en plus durcis par le CIO. « Il faut signaler que contrairement aux précédents JO où il suffisait d'être champion du Monde ou dans son continent pour aller aux Olympiades, cette fois-ci le système de qualification est compliqué notamment en judo et en boxe. Il faut avoir beaucoup de points pour se qualifier. Nos athlètes sont donc à féliciter pour leurs efforts », fait remarquer encore le président du COA qui table, désormais, sur une récolte de quatre médailles aux JO de Rio. Des ambitions qui se reposent, comme le veut désormais la tradition, sur l'athlétisme, la boxe et le judo. Dans l'athlétisme, le responsable en question pense que Makhloufi (1.500 m) et Bouraâda (décathlon) sont des médaillables potentiels. Idem pour Flissi (mi-mouches) dans la boxe et Benyacoub (-100 kg) dans le judo. Ces athlètes cumulent d'ailleurs une solide expérience olympique. D'où les grands espoirs qui reposent sur eux. « Les Fédérations d'athlétisme, de boxe et de judo ont pronostiqué des médailles. D'autres peuvent s'illustrer aussi. Nous avons offert toutes les conditions nécessaires aux sportifs pour réussir et c'est à eux maintenant de concrétiser », ajoute encore Berraf sur un ton plein d'optimisme. L'Algérie saura-t-elle marquer l'histoire des JO à Rio après la superbe performance des équipes nationales de football A et militaire lors des épreuves mondiales disputées dans le même pays ? L'EN militaire s'est tout simplement distinguée en remportant le titre mondial de la catégorie, alors que la sélection nationale A est allée réaliser en 2014 une qualification historique au deuxième tour de la Coupe du monde. K. Yamine Makhloufi : Refaire le coup de Londres Le demi-fondiste algérien, Taoufik Makhloufi, est un médaillable potentiel lors des jeux olympiques de Rio de Janeiro. Fort de ses 28 ans (l'athlète est né le 28 février 1988 à Souk-Ahras), Makhloufi suscite les espoirs de l'ensemble des algériens. D'autant que l'athlète en question a émerveillé le monde de l'athlétisme lors des JO de Londres en 2012 remportant la médaille d'or du 1.500 m volant la vedette aux géants de la discipline. En dépit d'une longue traversée du désert due à une hépatite contractée au lendemain des JO de Londres, Makhloufi revient doucement mais sûrement. La semaine écoulée, il n'a fait que raviver les espoirs à la faveur d'une belle course lors du dernier meeting de Monaco. Makhloufi a montré de belles dispositions laissant croire qu'il est bel et bien prêt à relever le défi au pays de la Samba. Peu présent dans les médias, comme c'était le cas avant l'épreuve de Londres, l'enfant de Souk-Ahras prépare-t-il une nouvelle surprise au sport algérien ? Au regard à la préparation effectuée par l'athlète essentiellement à l'étranger, il y a lieu d'y croire. Bouraâda : La médaille tant convoitée Souk-Ahras est visiblement terrain d'espoir pour l'athlétisme algérien lors des prochains jeux Olympiques du mois prochain. Outre Taoufik Makhloufi, un autre enfant de la ville de l'extrême est du pays qui met au-devant de la scène un médaillable potentiel. Il s'agit, en effet, du décathlonien Larbi Bouraâda. De la même génération de Makhloufi, Bouraâda est né un certain 8 mai 1988. Accusant une forte expérience internationale avec ses trois titres continentaux en Ethiopie (2008) et au Kenya (2010, 2014) ainsi que son record africain dans la spécialité, le décathlonien en question se doit désormais de traduire son grand potentiel à l'échelle mondiale. La prochaine édition des JO lui offre une belle opportunité de monter au podium. Le coup lui semble jouable. Ses différentes déclarations à la presse nationale le confirment on ne peu plus clairement : « Je dois absolument honorer de la meilleure manière possible le sport algérien à Rio. » Des propos qui nourrissent davantage l'espoir dans une spécialité marquée par un niveau exceptionnel des athlètes. Flissi : L'espoir de la boxe algérienne Né le 13 février 1990 dans la très touristique ville balnéaire de Boumerdès, le boxeur algérien Mohamed Flissi est pressenti d'offrir une médaille olympique au Brésil. Evoluant dans la catégorie de poids mi-mouches, le pugiliste en question comptabilise une seule participation aux jeux Olympiques. C'était lors de l'édition de 2012 où il s'est contenté d'une qualification aux quarts de finale. Il aura été victime de sa jeunesse et de son manque d'expérience. Depuis, Flissi a gagné en maturité. Avec un palmarès plutôt intéressant sur le plan continental, l'enfant de Boumerdès se doit maintenant de partir à la conquête du haut niveau. Ses responsables au niveau de la Fédération algérienne de boxe (FAB) y comptent beaucoup en vue d'imiter ses aînés, à l'instar des glorieux Moussa et Alalou pour ne citer que ceux-là. Flissi est animé d'une grande volonté de marquer son voyage en Amérique latine. C'est toute l'Algérie qui se met, en tout cas, à rêver d'une (ou plusieurs) médailles olympiques au Brésil. Le talentueux Flissi en est en tête. Bouyacoub : La maturité olympique Que peut-on attendre de la nouvelle sortie olympique du judoka, Ilyès Bouyacoub. Appartenant à la catégorie des moins de 100 Kg, Bouyacoub est en fin de carrière. Ayant raté de peu l'or des précédents championnats d'Afrique en Tunisie disputé au mois d'avril dernier, perdant la finale contre l'égyptien Ramadan Darwish, Bouyacoub ne rêve désormais que d'une consécration olympienne en vue de partir en retraite internationale. Dans une déclaration accordée à Horizons, le judoka en question n'a pas caché ses ambitions : « Vous savez, les prochains olympiques sont inscrits dans mes objectifs. J'ai gagné en expérience et je souhaite bien la traduire au Brésil ». Sauf que les ambitions de Bouyacoub sont également tributaires du tirage au sort. S'il arrive à éviter les « gros poissons » de sa catégorie dans les premiers tours, Bouyacoub aura des chances réelles de se frayer une place au podium. Ce serait une belle récompense pour cet athlète si discipliné et grandement engagé. Saura-t-il suivre les pas de Benyekhlef ? La voile au rendez-vous de l'histoire Pour une surprise, c'en est une. C'est la première fois dans l'histoire de la voile algérienne que des athlètes soient qualifiés aux jeux Olympiques. Trois véliplanchistes ont réussi, en effet, à composter leur billet pour les JO de Rio : deux filles et un homme. Chez les filles, l'Algérie sera représentée par Chérif Sahraoui Imène (Laser Radial) et Katia Belabès (RSX). Chez les hommes, Hamza Bouras (RSX) sera également présent à Rio. Leur qualification constitue déjà une performance qui dénote des grands et notables progrès de la voile algérienne. Le directeur des équipes nationales (DEN), Mourad Oukssoum, refuse de verser dans les fausses promesses. D'après lui, « les véliplanchistes qualifiés iront à Rio pour se frotter davantage au haut niveau. Il est extrêmement difficile de viser des médailles. Mais nous allons nous battre pour laisser une belle image de la voile algérienne », estime-t-il. Un programme de préparation conséquent a été imposé aux athlètes en vue de faire bonne figure au Brésil. La délégation algérienne dès aujourd'hui à Rio La délégation algérienne qui devra prendre part aux jeux Olympiques de Rio de Janeiro (5-21 août) devra quitter aujourd'hui le pays à destination de la capitale brésilienne. Le voyage se fera à bord d'un vol spécial de la compagnie nationale Air Algérie. Tous les membres du contingent algérien établiront leur quartier général au Village olympique, et ce, malgré les réserves émises par certaines délégations déjà sur place. Le retour au pays est prévu, selon les organisateurs, le lendemain de la tombée de rideau des JO, soit le 22 août prochain. La judokate Sonia Asselah est désignée porte-drapeau de la délégation algérienne lors de la cérémonie d'ouverture des JO. Le choix de la judokate est motivé par le fait que le médaillé olympique Taoufik Makhloufi, initialement désigné porte-drapeau, ne sera pas disponible lors de la cérémonie d'ouverture. Par ailleurs, la présence médiatique algérienne lors des Olympiades sera limitée. Ils seront seulement huit journalistes ayant réussi à obtenir leur accréditation en vue de couvrir cet évènement planétaire. Ce qui n'était pas le cas lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil où une armada de journalistes algériens en ont assuré la couverture.