Le Conseil des ministres, réuni, hier, sous la présidence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a étudié et approuvé le projet de loi instituant le départ à la retraite à 60 ans à compter de l'année 2017, abrogeant ainsi l'ordonnance 97-13 qui permettait le départ à la retraite proportionnelle et sans condition d'âge. « Cette révision est destinée à sauvegarder la Caisse nationale des retraites (CNR) qui fait face à une forte augmentation de départs à la retraite sans conditions d'âge ou en retraite proportionnelle, deux dispositifs mis en place dans les années quatre-vingt-dix, à titre exceptionnel et transitoire, alors que le pays était confronté à d'importantes vagues de dissolutions d'entreprises et de compression des salariés », souligne le communiqué du Conseil des ministres. Le projet de loi, dont l'entrée en vigueur est fixée au 1er janvier 2017, énonce notamment, le rétablissement de l'obligation d'un âge minimal de 60 ans (55 ans pour la femme) avec un minimum de 15 ans de travail et la possibilité pour le travailleur d'exercer cinq années supplémentaires avec l'accord de l'employeur. Il énonce aussi la possibilité pour les travailleurs en poste de haute pénibilité (qui seront définis par voie réglementaire) de bénéficier d'une retraite avant l'âge de 60 ans ainsi que la possibilité pour les travailleurs exerçant dans des métiers hautement qualifiés ou déficitaires (qui seront définis par voie réglementaire) d'exercer au-delà de l'âge de la retraite, selon le communiqué du Conseil des ministres. Pour rappel, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait indiqué, en marge de la cérémonie de clôture du Parlement, que « la retraite sans condition d'âge était maintenue pour les femmes et les métiers pénibles », ajoutant que ceux qui souhaitent continuer à travailler jusqu'à 65 ans pourront le faire dans certaines entreprises. Pour le moment, l'ancien système reste en vigueur. La CNR continue de ce fait de recevoir et de liquider les dossiers liés à la demande de départ à la retraite proportionnelle et sans condition d'âge, avait-on précisé auprès de la Caisse.La décision de rétablir le départ à la retraite à 60 ans a été prise lors de la réunion de la tripartite, tenue en juin dernier, dans le souci de préserver et consolider le système national de retraite, d'autant plus que les conditions actuelles ne permettent plus le maintien du dispositif de départ à la retraite sans condition d'âge. Pour les pouvoirs publics, le départ à la retraite sans condition d'âge a favorisé le départ en masse de cadres compétents et d'une main-d'œuvre qualifiée des entreprises nationales vers les sociétés étrangères. Le départ à la retraite sans condition d'âge était une mesure transitoire destinée à atténuer les effets du plan d'ajustement structurel de 1994, mais qu'il n'est plus possible aujourd'hui de maintenir sous peine de porter préjudice aux équilibres financiers de la Caisse nationale des retraites.