à Bejaïa, d'après les agences de voyages, les appartements à louer sont d'ores et déjà réservés. Certains propriétaires, toutefois, laissent leurs appartements vides pour les proposer aux plus offrants, au mois d'août. « Ils sont destinés aux estivants qui s'y prennent à la dernière minute et qui sont prêts à louer un appartement au prix fort. Dans ces cas-là, la location d'un F2 pourrait coûter 20.000 DA la nuitée », indiquent ces agences. Au fait, les tarifs de la formule chez l'habitant dépendent de la situation géographique mais aussi du nombre d'intermédiaires entre le propriétaire et le client. Dans les grandes villes, telles Bejaïa, Oran, Mostaganem et Tipasa, les prix sont fixés à partir de 12.000 DA/nuitée. Les villas coûtent plus cher, à partir de 25.000 DA. Cela dépend aussi de leur emplacement. Une ville ou un appartement au bord de la mer coûte plus cher. L'agence de voyages le Médien, qui proposait la formule chez l'habitant, confie avoir renoncé à ce produit à cause de la cherté des tarifs dans les villes côtières très fréquentées durant la saison estivale. Dans les villes où le nombre d'estivants est moins important, les tarifs sont abordables. A Jijel par exemple, dans les villages balnéaires, un F2 peut être loué à 6.000 DA/nuitée. Un prix qui pourrait augmenter si la ville enregistre une hausse en termes de fréquentation. Dans la région de Béni Haoua, à Chlef, les prix sont les moins chers, à partir de 3.000 DA/nuitée. Deux raisons à cela : la région n'est pas très fréquentée d'une part, et d'autre part, les propriétaires n'ont pas cette culture des affaires, comme les citadins, qui les pousse à amplifier les prix. Concernant les intermédiaires, les agences de voyages font savoir que les appartements passent par plusieurs « mains ». La location passe par plusieurs « mains » « Les propriétaires font appel, à la veille de la saison estivale, à des agences immobilières et leur louent leurs appartements. Ensuite, les agences immobilières sollicitent à leur tour les agences de voyages et leur sous-louent ces appartements. Puis, les agences de voyages proposent ces appartements comme produits. Il est très rare qu'un client traite directement avec le propriétaire. Surtout dans les grandes villes côtières, telle Bejaïa », explique la gérante de l'agence de voyages Voyage du cœur. Chaque intermédiaire, selon elle, fixe sa marge bénéficiaire à sa convenance. Mais dans les villes moins fréquentées par les estivants, les propriétaires font appel à un autre type « d'intermédiaire », à un entremetteur ou ce qu'on appelle communément « semsar ». « Nous travaillons aussi avec les semsars. Ils sont de plus en plus nombreux d'ailleurs, à Jijel surtout. Leur mission est de mettre la main sur les visiteurs en quête d'un endroit où passer la nuit ou encore les agences de voyages. Les entremetteurs sont une mine d'informations, connaissent tous les endroits où est en cours la formule chez l'habitant », souligne-t-elle. Les propriétaires, pour leur part, leur facilitent la tâche en affichant, sur des pancartes, les appartements à louer et les prix. Les cafétérias sont, d'après ces agences, le « lieu de chasse » des entremetteurs. Le site Ouedkniss, néanmoins, offre la possibilité aux éventuels clients de traiter directement avec les propriétaires. Les tarifs sont nettement moins élevés que ceux proposés par les agences de voyages, mais les propositions proviennent surtout des villes où la formule chez l'habitant est récente. A noter que les maisons proposées au marché de la location temporaire sont meublées et équipées. Il va sans dire que les logements qui disposent de la climatisation sont plus cotés. La formule chez l'habitant n'est toujours pas considérée comme une pratique « officielle ». Les propriétaires, de crainte de devoir s'acquitter des impôts inhérents, ne déclarent pas leurs activités. Le ministère de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat envisage un autre cadre réglementaire pour réglementer cette formule. C'est l'une des recommandations faites récemment lors des rencontres nationales des cadres du tourisme.