L'attentat au camion piégé, mené par les talibans contre un hôtel pour étrangers à Kaboul, s'est terminé hier, après sept heures de siège, par la mort d'un policier et de trois assaillants. Le chef de la police de Kaboul, Abdul Rahman Rahimi, a annoncé hier matin la fin des opérations qui ont fait un mort et trois blessés parmi les policiers. « Les trois assaillants talibans, dont le conducteur du camion piégé, qui sont parvenus à pénétrer dans l'enceinte de l'hôtel Northgate, ont été tués. Les opérations sont terminées, sans autre victime à déplorer à l'intérieur ou à l'extérieur de l'hôtel », a déclaré Rahimi. La déflagration a creusé un énorme cratère, large et profond de plusieurs mètres et catapulté des débris calcinés dans un vaste périmètre. Les talibans ont rapidement revendiqué l'opération, annonçant « avoir fait sauter un camion chargé d'explosifs à l'entrée de l'hôtel Northgate », situé sur la route de Bagram (nord-est) à proximité d'un aéroport militaire qui jouxte l'aéroport international de Kaboul et déjà frappé en 2013 par un attentat. Ils ont indiqué sur Twitter que cette explosion avait « ouvert la voie à (leurs) combattants munis d'armes légères et de RPG (lance-roquettes, ndlr) à l'intérieur » de l'établissement. Contrairement aux forces de sécurité et la police qui ont aussitôt érigé un vaste périmètre autour de l'hôtel tout en observant un silence total, les talibans clamaient victoire sur les réseaux sociaux. Leur porte-parole Zabihullah Mujahid a affirmé avoir « tué et blessé une centaine d'envahisseurs américains ». Cette attaque est la première à Kaboul depuis le sanglant attentat contre la minorité chiite qui a fait 80 morts et 231 blessés le 23 juillet dernier, revendiqué par le groupe terroriste Daech en Afghanistan. L'hôtel Northgate, qui accueille des civils et militaires étrangers travaillant pour les troupes déployées dans le cadre de l'opération Resolute Support, sous la bannière de l'Otan, avait déjà été ciblé par les talibans en juillet 2013. Cinq kamikazes avaient réussi à pénétrer dans son enceinte, tuant neuf personnes avant d'être abattus à leur tour par des officiers de sécurité. L'opération, là encore, avait démarré selon un schéma comparable par l'explosion d'un camion bourré d'explosifs qui avait ouvert la voie au commando. Kaboul a été visé à deux reprises pendant le mois de ramadan. Le 20 juin, quand quatorze gardes de sécurité népalais employés par des ambassades occidentales ont été tués en sortant de leur complexe ; et le 30 juin, par un double attentat-suicide contre un convoi de cadets de la police qui a tué une trentaine de jeunes diplômés. Ces deux attaques avaient été revendiquées par les talibans.