Alors que la concession des plages est limitée à la location de 6 mètres carrés pour chaque concessionnaire, un espace qui lui permet de placer son matériel et de le louer aux estivants, des dépassements sont signalés sur le terrain. C'est du moins ce que nous avons constaté à la plage Sahel de Boumerdès. Ces exploitants de plage font comme bon leur semble, usant d'expédients machiavéliques. La fin justifie les moyens. En effet, les concessionnaires se sont permis d'installer leurs parasols, tables et chaises sur les rivages et sur toute la plage empêchant ainsi les estivants possédant leur propre attirail de le placer là où ils veulent. Ceux qui tentent de le faire sont vite repérés et sommés d'aller chercher une autre place. La plage est délimitée par les concessionnaires par une sorte de mur en étoffe qui leur permet de surveiller l'entrée des estivants. La gratuité d'accès à la plage est certes garantie par la loi mais sur le terrain c'est une autre histoire. En l'absence de contrôle de la part des autorités locales et des parties concernées, ces concessionnaires imposent leur diktat au grand dam des estivants. On ne vous empêche pas d'accéder à la plage mais on vous interdit de poser le moindre matériel. En vérité, l'accès n'est pas gratuit. Parce qu'il est insensé que les estivants partent à la plage sans se munir des moyens de protection. Ce comportement des concessionnaires oblige les estivants à louer chez eux ou à rebrousser chemin sinon parcourir des centaines de mètres à la recherche d'une place disponible. Beaucoup de plagistes rencontrés sur place s'estiment lésés et crient à l'anarchie. Pourtant, une instruction du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, visant à mettre un terme aux « défaillances et dépassement récurrents » lors de chaque saison estivale, notamment l'atteinte au droit du citoyen à l'accès gratuit à la plage, a été adressée aux premiers responsables des wilayas côtières à la veille de la saison estivale. Cette instruction donne la possibilité aux opérateurs privés un droit temporaire d'occupation « d'un local ou d'une superficie juste nécessaire pour le dépôt des équipements de plage (tables, chaises et parasols qu'ils pourront louer aux estivants sans leur donner la possibilité de les installer préalablement sur le rivage ». En ce qui concerne la gestion des parkings et aires de stationnement, l'instruction du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales précise que ces espaces doivent être délimités par la commune de manière visible avec des supports d'orientation adéquats, en affichant la tarification appliquée qui est fixée en commun accord avec l'opérateur dans le contrat de concession du droit de stationnement. Or, sur le terrain, des dépassements sont constatés et tous les espaces proches de la plage sont soumis au paiement. Quant aux prix, ils sont élastiques à souhait.