L'écrivain Yasmina Khadra s'est montré, jeudi à Oran, déçu par le dernier film de Rachid Bouchareb « La route d'Istanbul », présenté dans plusieurs manifestations internationales dont le festival du film arabe d'Oran. « Le film n'a pas répondu à mes attentes. Je n'ai pas aimé le produit final. D'autres scénaristes ont charcuté mon scénario et mon histoire juste pour avoir le mérite de figurer au générique », a indiqué le romancier lors d'une rencontre avec la presse, en marge d'une vente-dédicace qui a drainé grande foule. Yasmina Khadra a, toutefois, souligné l'importance de cette collaboration avec Rachid Bouchareb. « C'est la preuve que deux Algériens peuvent travailler ensemble sur une œuvre artistique. C'est une réponse cinglante à tous ceux qui ont la détestation d'eux-mêmes. Deux ou trois Algériens, ensemble, peuvent faire beaucoup de choses », a-t-il indiqué. L'auteur de « Les anges meurent de nos blessures » s'est montré ravi d'aller à la rencontre de son public et de ses lecteurs. « J'ai saisi l'opportunité de ma présence à Oran pour répondre à la demande de mon public. Je veux montrer à mes lecteurs que je suis toujours ici, avec eux et parmi eux, pour les faire rêver et leur apporter l'émerveillement », soutient-il. Sur son prochain roman, « Dieu n'aime pas La Havane », il a précisé que celui-ci sera disponible dans les librairies algériennes le 1er septembre après sa sortie en France le 18 août. « C'est une histoire d'amour qui se déroule dans la capitale cubaine. J'ai voulu sortir mes lecteurs de la spirale de la violence, du terrorisme et du déni de soi. C'est une invitation au voyage dans des paysages uniques et merveilleux. Je pense qu'il est l'un de mes meilleurs romans », a-t-il estimé. Par ailleurs, l'auteur de « A quoi rêvent les loups », « Morituri », « Les agneaux du seigneur », « La dernière nuit du Raïs », a annoncé que son roman « Les hirondelles de Kaboul » sera adapté, en 2017, dans un film d'animation. « J'ai d'autres propositions d'adaptation de mes romans, mais j'ai refusé car les réalisateurs ne me plaisent pas », a-t-il précisé. A 61 ans, l'ancien directeur du Centre culturel algérien à Paris avoue qu'aucune autre expérience ne l'intéresse à part l'écriture. « Aujourd'hui, j'aspire à la quiétude », a-t-il lancé à l'adresse des journalistes, avant de rejoindre ses lecteurs qui l'attendaient pour dédicacer l'un de ses romans proposés à la vente, dans la librairie de la grande mosquée Ibn Badis, qui a abrité l'évènement.