Dans le parler quotidien des Algériens, il n'en est pas un qui achève sa phrase sans inchallah. La foi et la croyance en prime, on s'en remet toujours à Dieu. Surtout lorsque les fêtes religieuses arrivent et que l'on souhaite en toute ferveur de vivre cette période dans la santé et la paix. Les fêtes de l'Aïd, le Ramadhan... et autres. Et lorsque ces jours passent, on se dit à l'an prochain en n'omettant pas de souligner que la fête revient fatalement, mais l'homme, on ne sait s'il sera de la prochaine ou pas. Ainsi en est-il de l'été de cette saison que l'on voudrait tant vivre et revivre pour se reposer des aléas multiples de onze mois de travail, de saturation, de stress, de course effrénée contre la montre pour arriver à l'école, au bureau ou rentrer le soir venu à la maison pour retrouver quelques heures les siens. Et voilà l'été 2016 ! La saison estivale est là et beaucoup se retrouvent sans un membre de la famille avec lequel des projets ont été faits. La Faucheuse des routes pour ne citer que ce cas de disparition est passée par là. Elle qui a enregistré son lot de morts par dizaine chez nous, comme d'habitude. Comme de trop. Pour ne pas changer des autres étés... Des chiffres se bousculent depuis des institutions de l'Etat qui font office de bilans macabres, de pertes humaines et de drames familiaux qui viennent allonger une liste déjà trop longue faite de décès, de blessés et de handicapés, et ce, même s'il est parfois des statistiques qui prêtent quelque peu à l'optimisme lorsqu'il est avancé une légère baisse de ces accidents de la route. Mais il n'y a pas que les victimes de la circulation routière qui, en fait, surviennent en nombre le reste de l'année. L'été a son lot de noyés que cela soit en mer, sur des plages surveillées ou pas, ou ailleurs dans des retenues d'eau, étangs, bassins, puits, oueds, barrages... des enfants surtout et des adolescents qui, en mal de loisirs, d'espaces de détente et de rafraîchissement, surtout dans les localités rurales de l'intérieur du pays, se rabattent sur ces surfaces d'eau, négligeant les consignes de la Protection civile qui intervient souvent dans ces cas de noyade. Une mort subite à laquelle ni la victime ni la famille ne s'attendaient. L'été, la belle saison, caractéristique de joies et de fêtes, se transforme en mois de deuil avec pour seule consolation, la volonté de Dieu à laquelle on se remet fatalement, les souvenirs qui déchirent les jours qui étaient un jour, un temps, avec, pour n'être plus que des journées sans.