Au moins 50 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans un attentat qui a visé, hier, une foule en deuil massée devant un hôpital à Quetta, capitale de la province du Béloutchistan dans le sud-ouest du Pakistan. Avocats et journalistes étaient rassemblés après l'assassinat, quelques heures auparavant, du président de l'association du barreau de la province, Bilal Anwar Kasi, lorsqu'une bombe a explosé, ont indiqué des sources concordantes. Selon la police, des inconnus ont ouvert le feu après la déflagration. Suite à l'attaque, la police a établi un périmètre de sécurité autour de l'établissement médical. Les autorités locales ont par ailleurs activé des brouilleurs de téléphonie mobile, qui empêchent les communications. Sanaullah Zehri, le ministre en chef de la province, a déclaré que l'attaque semblait être un attentat-suicide. Safraz Bugti, le ministre de l'Intérieur provincial, a dénoncé une « attaque terroriste ». Le Premier ministre, Nawaz Sharif, a condamné l'attentat, et exprimé sa « profonde douleur et l'angoisse de la perte de précieuses vies humaines ». Le chef de l'exécutif pakistanais a, en outre, appelé les autorités locales à la vigilance et au renforcement de la sécurité. Il a par ailleurs demandé aux travailleurs de la santé de fournir le meilleur traitement possible aux blessés. « Nous ne laisserons personne troubler dans cette province la paix qui y a été restaurée grâce aux nombreux sacrifices des forces de sécurité, de la police et du peuple », a-t-il affirmé selon un communiqué de son bureau. Le Baloutchistan, frontalier de l'Iran et de l'Afghanistan, est une région riche en réserves pétrolières et gazières, secouée par des violences confessionnelles entre sunnites et chiites, des attaques islamistes et une insurrection séparatiste. Les forces de sécurité et structures gouvernementales sont régulièrement prises pour cible. Ce n'est pas la première fois qu'un attentat vise un hôpital au Pakistan. En 2010, une bombe avait tué 13 personnes devant le département des urgences d'un hôpital de Karachi, où étaient soignées les victimes d'un premier attentat, alors que leurs proches inquiets s'y étaient rassemblés. Cette année, l'attentat d'hier est le deuxième le plus meurtrier au Pakistan après un carnage, le 27 mars dernier, dans un parc pour enfants bondé à Lahore. 75 personnes avaient péri ce jour-là. Près de 340 autres ont été blessées par l'explosion.