Au début de la rencontre, un ex-trait d'un joli poème « Casbah tabki » (La Casbah pleure) a été déclamé par Omar Chalabi. Il a mis en valeur la beauté architecturale et l'histoire de la vieille medina dégradée. « J'aime écrire sur La Casbah, une manière à moi de lui rendre un hommage », dit l'auteur de plusieurs qçids. Le 23 août prochain, il sera l'invité de la librairie pour aborder l'histoire des quartiers de l'Algérois. Consultant à l'Anep, Sid Ali Sekhri a affirmé que « c' est un hommage à des personnalités, oubliées et pratiquement mises en quarantaine. Une manière de rappeler que l'Algérie recèle des talents ». Le comédien du TNA, Abdelhamid Rabia, a, quant à lui, retracé d'une manière poétique le parcours riche mais peu connu des deux hommes. « Chebbah El Mekki El Aourassi était un militant nationaliste et un homme de théâtre. Il a assisté Ahmed Rédha Houhou dans la création de la première troupe théâtrale avant de créer, en 1936, la troupe des Jeunes Okbis, puis, en 1937, la troupe El Kawkab Ettamthili, en 1944 en France, la troupe de l'avenir de Touggourt, La voie de l'art dramatique algérien en 1956 en France », dira-t-il. Il utilisait le théâtre comme une arme. Membre de l'Association des Oulémas, El Mekki a contribué à la fondation de l'Etoile nord-africaine et du PPA. Il a œuvré à diffuser la conscience nationaliste en développant un théâtre épique en arabe littéraire. Au déclenchement de la guerre de libération nationale, Chebbah El Mekki avait 60 ans et ne pouvait pas participer. Selon Rabia, son fils Abdelhamid, en Allemagne, « recevait des nationalistes avant de rejoindre la Libye et la Tunisie ». A l'indépendance, Chebbah El Mekki s'est porté candidat aux premières élections municipales à Biskra. Il a ensuite géré une coopérative de dattes et l'hôtel de Timgad. Salim Souhali, scénariste et chercheur-musicien, a facilité les recherches sur cette personnalité. Par ailleurs, Rabia a évoqué Abdelkader Farah, « un des plus grands scénographes dans le monde ». « Je l'ai connu, à mes débuts, en 1964, lorsque Mohamed Boudia l'a engagé pour nous enseigner la scénographie à Sidi Fredj », a-t-il raconté. « Il avait déjà, dès 1953, investi le monde de la scénographie collaborant avec des ingénieurs du théâtre en France et en Grande-Bretagne. Il a offert son savoir-faire à 78 dramaturges et écrit 17 compositions pour des musiciens classiques et modernes », soutient l'orateur. « Le dramaturge a également collaboré avec 37 metteurs en scène de théâtre et sillonné plusieurs pays », a-t-il ajouté. Il a aussi évolué en 1989 en Egypte comme consultant artistique et technique. « A chaque fois qu'il visitait l'Algérie, il était déçu parce qu'il a été mal reçu », a-t-il déploré. Rabia a enfin regretté que la bibliothèque du défunt, déposée à l'ambassade d'Algérie en Grande-Bretagne, n'ait pas été récupérée. L'ancienne ministre de la Culture a envoyé un message de condoléances à la famille du défunt et son département envisageait de consacrer un pavillon de la Bibliothèque nationale à ses dons. L'assistance s'est interrogée sur les suites à donner à la démarche.